Le dernier vraiment bon album de MOTORHEAD, c'est celui-ci.
Lemmy est désormais canonisé, intouchable parmi les intouchables, RIP.
Oui, mais... depuis les années 90, le groupe était devenu une version sous stéroïdes de ce qu'il était. La faute à une production devenant systématiquement Metal et non plus Rock, mettant en avant le côté bourrin et gommant le côté 'n' roll' de son Rock. La faute à un batteur Heavy Metal justement. La faute à une paire de guitaristes bons mais à la personnalité moins fulgurante que Clarke et Robertson. La faute aussi à ce phénomène de physique quantique qui fait que l'inspiration ne dure rarement plus de 15 ans. Lemmy lui même devenait une caricature, son style vestimentaire répondant de plus en plus à un cahier des charges. Mais voilà, le bonhomme était bourru, cool, brute et doux, et se branlait de tout, de mon avis en premier lieu.
Donc, "1916", le dernier bon, car le dernier à garder une production claire et pas écrasante et un esprit vraiment Rock N'Roll, quasi Rockabilly sur "Going To Brazil", Punk sur "Ramones" (forcement...) . Ça envoie le bois, mais ça l'envoie avec classe, l'art et la manière et pas la bétonnière. En complément, le titre final éponyme est une vraie curiosité et une vraie réussite, émouvant et sincère. A l'inverse, un petit ventre creux avec "Nightmare/The Dreamtime" expérimentalo-chiant, et une ballade "Lover Me Forever" pas folle non plus.