Comme beaucoup de ma génération, ces années maudites 90 étaient celles de la dure réalité : boulot-galère et charges familiales accompagnées de tous ces durs rappels à la réalité. Fini les joies et plaisirs de l'insouciante adolescence rythmée par les sorties mensuelles des magazines Enfer et Metal Attack. Au placard la collection de vinyles, cd, posters, place au monde dégueulasse du travail, aux prises de tête conjugales, aux couches-culottes et aux nuits blanches entre deux repas dans la belle-famille. Comment décrire ces séances cauchemardesques tintées de bruits de verres de mauvais vins alors que dans sa tête se jouent encore les sonorités sulfureuses de "Sacrifice" de VENOM ? "Heaven And Hell" quand tu nous tiens ...
En recherche souvent vaine de reconnexion et de nouveaux sons en ces années de déchéance artistique dominées par ce Grunge, musique ô combien merdique s'il en est mais malgré tout encore Rock - on ne sait pas encore à ce moment-là ce qui nous attend avec cette peste musicale pandémique qu'est le Rap . C'est un autre débat. Alors on scanne dans les postes d'écoute des magasins de cd encore existants des truc nouveaux ou jamais réellement découverts. La radio reste aussi un possible terrain de chasse . En cette année 94, "The Division Bell" est diffusée essentiellement par le titre "High Hopes". Pas le meilleur à mon goût mais peu importe.
Je découvrirai cet album un an plus tard, après la sortie de "Pulse", ce Live qui me fera un effet monstre en termes d'ouverture d'esprit. J'avais pourtant arpenté toute la discographie de PINK FLOYD par l’intermédiaire de mon pote de co-location de chambre d'étudiant sept ans plus tôt, mais, malgré de bonnes découvertes, je n'étais pas encore prêt.
Le talent de Gilmour a la pouvoir d'ouvrir les portes. Quel guitariste. "Marooned" m'avait coupé le souffle. Plus généralement, le solo de "Comfortably Numb" sur "The Wall" est et restera le meilleur de tous les temps.
À mon sens supérieur au déjà très bon "A Momentary Lapse Of Reason", "The Division Bell" reste un Must. L'absence de Waters dans le groupe a permis de mettre en lumière une autre facette du FLOYD, tout aussi respectable que les précédentes.
Cet album aura eu le mérite de me sortir de ma torpeur et de me redonner envie à ce moment de ma putain de vie.
Rien que pour ça, merci PINK FLOYD.
