Je suis un peu plus mesuré sur cet album...
Dans le rayon Metal Industriel, NIN occupe une place bien à part, même si fondatrice, assez loin de la folie schizo de SKINNY PUPPY, de l'agressivité politique d'un MINISTRY, de la violence d'un GODFLESH, de la conquête martiale de RAMMSTEIN.
Trent Reznor, voilà, c'est l'artiste tourmenté, le genre de type que les années 90s adoraient. Il peut être agressif, violent, Trent, mais c'est surtout qu'il a mal, qu'il souffre. On ne sait pas bien pourquoi, mais voilà, il a pas confiance en l'humanité, il se trouve nul et si un avion doit se casser la gueule, c'est forcément sur ses pompes.
Cette posture artistique peut vite devenir lassante, et c'est un peu le problème de ce disque. Avec "Downward Spiral", il avait produit un disque six étoiles sans conteste ! Un grand disque de Rock Industriel, violent, tourmenté, hyper créatif, mais remarquablement construit comme... comme une spirale descendante, tiens ! "The Fragile" en est la suite logique, et donc logiquement on est dans le bas de la spirale, celle qui se terminait par ces titres murmurés, heurtés, désespérés, et on y reste longtemps, trop longtemps
Trent Reznor n'est pas Stevie Wonder, beaucoup ont essayé mais voilà, le double album c'est compliqué. Rien n'est mauvais sur ce disque, il y a beaucoup de bonnes choses, d'excellentes choses, j'adore "The Downward Spiral", il est donc délicat objectivement de ne pas aimer "The Fragile". Il y a juste moins d'excellentes choses, l'apparition de choses moyennes et quarante minutes de trop clairement. Cela peut sembler de fait 'difficile d'accès', mais c'est surtout qu'en fait on regarde un peu sa montre.
J'ai pas l'air, mais j'aime bien quand même
