C'est vrai qu'il est très bon, ce 1er essai de BUCKCHERRY. Dans mes souvenirs, j'avais découvert ce groupe sur le tard (vers 2007, je crois), mais j'ai immédiatement accroché à cet album sur lequel on reconnait effectivement les influences d'AC/DC et de GUNS N' ROSES. Mais BUCKCHERRY n'est pas pour autant un clone de l'un d'entre eux. Non, on peut distinguer BUCKCHERRY de ces groupes grâce au timbre de voix puissant de Josh Todd, ainsi qu'à une production moderne, mais jamais étouffante.
L'ensemble est énergique, incisif, sans fioriture, alternant entre mid-tempos efficaces et accrocheurs ("Lit Up", "Crushed", "Drink The Water") et brûlots plus rentre-dedans à la frontière du Punk ("Dead Again", "Dirty Mind", "Lawless And Lulu"). Quant aux ballades, je les considère personnellement comme le point faible de cet album : déjà, on en recense 3 (sur 12 titres), ce qui est quand même un peu beaucoup pour un 1er disque. Et sur les 3 ballades présentes, il n'y a guère que "For The Movies" qui tire son épingle du jeu. "Check Your Head" sonne comme des ballades déjà 1000 fois entendues sur les stations de radio Rock US de l'époque et "Borderline" est à mon goût trop gnan-gnan, trop dégoulinante.
Je lis vers la fin de la chronique que BUCKCHERRY aurait pu être un nouveau GUNS N'ROSES. Quand bien même j'aime bien cet album, je trouve la comparaison exagérée : si on veut faire des comparaisons, là où "Appetite For Destruction" était excellent de bout en bout, le 1er disque de BUCKCHERRY contient quelques titres de remplissage et on ne retrouve quand même pas un classique intemporel de la trempe d'un "Paradise City" ou d'un "Nightrain". Et puis, si en faisant le comparatif discographique des 2 groupes, j'ai constaté que BUCKCHERRY est quand même resté dans sa "zone de confort", alors que les GUNS, qu'on apprécie ou pas leur évolution artistique, ont quand même pris des risques, ont tenté des trucs qu'on n'a jamais trouvé chez BUCKCHERRY ("Civil War", "Coma", "Estranged"). Et contrairement à leurs ainés, BUCKCHERRY n'a, me semble-t-il, jamais eu ce côté sulfureux, cette aura si particulière : même si le groupe californien a souvent employé le mot "fuck", il n'a jamais fait peur à personne, ni alimenté la rubrique "Faits Divers"... Contrairement à un Axl Rose, un Slash, un Blackie Lawless ou un Nikki Sixx, les gars de BUCKCHERRY sont plutôt bien sages.
Ceci étant dit, c'est vrai qu'avec du recul, ce 1er album pouvait être vu comme un bol d'air frais par rapport à ce qui marchait aux USA. Qui plus est, le disque n'est pas excessivement long : il dure environ 48 minutes, ce qui représente peu à une époque où tout le monde ressentait le besoin de remplir jusqu'à la gueule, et de façon déraisonnée, leurs albums. Et si on se penche d'un peu plus près sur la discographie de BUCKCHERRY, force est de constater que celui-ci a quand même un certain talent pour pondre des titres efficaces, même si son répertoire n'est guère diversifié. Outre ce disque, les 2 suivants valent également le détour, ce qui est quand même assez honorable dans notre monde contemporain.