Ah, il a bon dos pour commenter les albums de bruit, Nabomouette ! Je pouvais pas le faire avant, fallait que je réécoute le disque pour être sûr de mon avis, et puis je suis candidat aux Européennes en Slovaquie, alors ça prend du temps. Bref, ÆVANGELIST, donc. Ben ÆVANGELIST, c'est pire que la Slovaquie, justement. En termes de bad trip, ça se pose là. Et vazy que je grince de partout, et vazy que je fais racler mes cordes de guitare sur un tableau noir en ardoise, et vazy que je te défonce les oreilles à base de notes que tu pourras même pas les reconnaître tellement y en a les unes sur les autres. La totale quoi.
Sauf que là où c'est bon, c'est que malgré la tonne de boue qu'ils nous foutent sur la tronche, c'est pas non plus le bordel absolu. C'est même assez millimétré dans la défonce. Ou plutôt devrais-je dire dans la noyade, parce que c'est vraiment l'effet que donne le disque : on étouffe. Pendant longtemps. Et on se surprend à y prendre plaisir. La piste d'ouverture avec son début ambiancé est parfaite, et je plussoie carrément pour "Seclusion" qui est assez monstrueuse (faites un effort pour rester éveillés jusqu'à la fin du CD, sinon vous ratez tout). La prod et l'ambiance peuvent paraître monolithiques, n'empêche qu'il se passe des choses, qu'il y a des riffs, et tout un tas d'autres choses qui demandent d'apprivoiser la bête avant de pouvoir les apprécier à leur juste valeur.
Au final, j'ai rarement entendu un groupe aussi bon dans ce créneau. Du coup, j'hésite fortement à foutre 5/5, et basta. Ça incitera les gens à tenter l'expérience. Sauf que je garde une légère préférence pour le premier, qui était un poil moins radical, mais aussi plus varié, plus touche-à-tout. "Omen Ex Simulacra", au contraire, est si cohérent qu'il demande plus de temps, et beaucoup de souffle. Donc 4, pour la comparaison avec l'autre. Et malheur à ceux qui trouvent dans l'étoile en moins un prétexte supplémentaire pour passer à côté de ce groupe.