Fin septembre 1995 !
Quatre morceaux qui déboulent sans prévenir, comme à la grande époque de la NWOBHM ! "Man On The Edge", "The Edge Of Darkness", "Justice Of The Peace", "Judgement Day" ! Bon sang ! On se croirait revenu plus de dix ans en arrière, aux temps bénis d'un "Beware Of The Dog" (TYSON DOG), tant le timbre chaud de Blaze Bayley évoque par instants celui de Clutch Carruthers ! Jamais MAIDEN n'a sonné aussi méchant que sur le boulet de canon Heavy Punk de "Judgement Day", c'en est à peine croyable !
Début octobre 1995 !
L'album, enfin !
Malgré l'énergie qui en découle, c'est un peu le contre-pied du single, tant les morceaux sont travaillés ! Steve Harris n'a plus été aussi inspiré depuis des lustres, et on sent vraiment qu'il y a eu une vraie remise en question de sa part : pour la première fois depuis les deux premiers albums de son groupe, le bassiste-compositeur-leader apporte enfin des modifications à sa manière de composer ! Incroyable ! Ainsi, la structure de certaines compositions semble carrément empruntée à WISHBONE ASH, ce qui apporte réellement une diversité inédite au style du groupe et, par là même, une dimension inespérée à ce disque.
Il en ressort certainement les chansons les plus originales de toute la carrière de MAIDEN, dont on sent que le « boss » s'est enfin complètement lâché et a surtout véritablement tenté de se départir de tics de composition qui plombaient sérieusement la créativité du groupe depuis des années, même s'il reste toujours difficile pour lui d'abandonner certaines mauvaises habitudes prises par le passé ("Man On The Edge", "The Edge Of Darkness"…) !
Quoique soient les limites de l'Anglais, l'effort mérite malgré tout d'être souligné et "Lord Of The Flies" constitue à ce titre le meilleur et le plus inspiré single jamais forgé par les Britanniques, à la fois « catchy » et raffiné, magnifiquement porté par le timbre envoûtant du nouveau vocaliste. Est-ce l'arrivée de ce dernier, la période difficile traversée par notre bassiste favori, devant faire face aux affres du divorce et du deuil ? Steve Harris semble en tout cas avoir fait feu de tout bois et transcendé son mal être dans l'élaboration de cet album, et cela se ressent au travers de morceaux aussi jubilatoires que "2 AM", "The Unbeliever" ou "The Aftermath"... Entre autres !
On ne dira jamais assez combien le départ de Dickinson fut artistiquement salutaire, tant pour MAIDEN que pour le vocaliste, qui paraissait vraiment en bout de course sur l'album précédent et qui va s'épanouir comme on le sait dans une très intéressante, à défaut d'être lucrative, carrière solo.
5/5, malgré les défauts (bonus spécial "prise de risque et originalité).