Je ne suis pas vraiment fan de LACUNA COIL, mais j'apprécie toutefois les débuts du groupe et l'album "Comalies". A défaut de m'enticher du combo italien, je le considérais comme attachant, sympa à entendre à l'occasion. Et puis, il y a eu l'album "Karmacode" qui a marqué pour moi une baisse d'inspiration et laissé un goût plus qu'amer : j'avais en effet cette sensation que LACUNA COIL avait travesti son identité en recherchant le Hit facile et en s'américanisant par le biais de la voie Nü Metal. Voir LACUNA COIL se compromettre de la sorte en marchant sur les plates-bandes d'EVANESCENCE, qu'il a lui-même influencé, et de KORN m'a fait grincer des dents et m'a incité à prendre mes distances avec ce groupe italien, devenu subitement indésirable.
Et les albums suivants ("Shallow Life" et "Dark Adrenaline") ont enfoncé le clou tellement je les ai trouvés mauvais.
N'ayant pas été convaincu non plus par "Broken Crown Halo", bien qu'un peu moins pire, je m'étais alors dit que LACUNA COIL appartenait au passé et qu'il n'y avait plus rien de sympa à en attendre.
Et puis, ce nouvel album a déboulé dans les bacs. Et, ô surprise, le combo italien a repris du poil de la bête et se permet même de surprendre en allant là où on ne l'attend pas vraiment. D'abord, le ton s'est considérablement durci, LACUNA COIL se faisant plus foncièrement Heavy dans son propos avec des riffs, de surcroît, particulièrement inspirés. Ensuite, le chanteur Andrea Ferro crache ses tripes comme jamais je ne l'ai entendu faire jusqu'à présent. Et, surtout, les influences Nü Metal ont disparu, ce qui rend l'album plus intéressant (à ce sujet, je suis en désaccord avec l'étiquette attribuée à cet album car "Delirium" est précisément le genre d'album que des groupes estampillés Nü Metal ne pourraient pas concevoir, on y trouve des choses - soli de guitare, riffs inspirés - en principe absentes sur les disques du genre. Et puis, LACUNA COIL tente ici des choses que des groupes comme KORN et EVANESCENCE seraient totalement incapables de pondre). Des morceaux comme "The House Of Shame" et "Delirium" sont vraiment excellents et on ne se lasse pas de les réécouter. Quand à la power-ballad aux accents armosphériques "Downfall", elle démontre que LACUNA COIL est capable de pondre des titres accessibles sans pour autant tomber dans le putassier.
Bien sûr, tout n'est pas excellent sur cette galette. On pourrait objecter que le groupe pourrait davantage travailler sur les soli, qu'il y a des titres particulièrement pénibles ("Blood, Tears, Dust", notamment, et son intro repoussante). Mais LACUNA COIL revient de loin, de très loin. Le groupe a quand même fait de gros efforts pour soigner ses compos et s'éloigner des influences Nü Metal, plutôt néfastes pour lui. Revoir un LACUNA COIL en forme et assez inspiré en 2016 est plutôt rassurant et l'on ose espérer que le combo Italien n'a pas encore dit son dernier mot et qu'il saura confirmer avec l'album suivant (s'il y en a un) sans retomber dans ses travers.
