Je suis assez d'accord avec la chronique. "The Cosmos Rocks" est loin d'être un classique du genre mais il a été injustement descendu par de nombreux fans (dont certains n'ont même pas daigné écouter l'album!). Selon moi beaucoup de gens s'attendaient à du "QUEEN à l'ancienne" et ils ont été désarçonnés par la nouvelle orientation prise par le groupe.
Si on peut en effet déplorer l'absence de sonorités extravagantes (Freddie Mercury jouait un rôle considérable de ce côté là), les fans les plus aguerris ne manqueront pas de reconnaître le son si caractéristique de la Red Special, les chœurs grandiloquents, une certaine recherche rythmique propre à Roger Taylor (les parties de batterie de "Warboys" ou encore le clin d'oeil à "We Will Rock You" sur "Still Burnin'") et dans une moindre mesure un goût prononcé pour les ballades avec des messages forts. Une chanson comme "We Believe" par exemple aurait très bien pu être chantée par Freddie sans que cela ne choque personne! Quant à "Say It's Not True", elle n'est pas sans rappeler, comme le soulignait le chroniqueur, "No One But You".
Venons en maintenant à Paul Rodgers. Quasi inconnu dans notre pays, il est pourtant l'un des chanteurs les plus respectés de la scène Rock depuis quatre décennies (Jugez par vous même: Freddie Mercury lui même reprenait plusieurs de ses tubes au début de sa carrière, DEEP PURPLE lui a demandé de remplacer Ian Gillan dans les années 73/74 et de très nombreuses célébrités telles que Slash, Jeff Beck, Steve Lukather et Jimmy Page, pour n'en citer que quelques uns, ont joué/enregistré avec lui). Les enregistrements live qu'il a réalisés avec QUEEN entre 2004 et 2008 montraient déjà un chanteur impressionnant qui, du haut de ses soixante ans, excellait sur les titres les plus Rock du répertoire "Queenien" ("I Want It All, "We Will Rock You", "Tie Your Mother Down") quand bien même il semblait à la peine sur les chansons les plus extravagantes ("I Want To Break Free", "Another One Bite The Dust"...). Il faut dire que le monsieur a un style très fortement influencé par le blues et que les envolées en falsetto chères à Mercury lui iraient à peu près aussi bien qu'un ukulele chez MOTORHEAD.
"The Cosmos Rocks" est donc l'aboutissement logique de la rencontre entre ces deux univers, (classic) Rock certes, mais tellement différents. Ceux qui aiment QUEEN pour son éclectisme et son grain de folie peuvent passer leur chemin (pas l'ombre d'un "Bohemian Rhapsody" bis ou d'un "Staying Power" ici), ceux par contre qui affectionnent l'aspect Pop Rock du groupe devraient être intéressés à défaut d'être surpris.