Hé, hé, mon Canard, en voilà encore une bien belle bafouille !
Bon, outre "les prostates pour les lampadaires" (celle-là, je la retiens), je rejoins la chronique : Très bon album !
Il fut fiévreusement acquis lors de sa sortie (d'ailleurs, je me demandais si le nom du groupe, c'était Mortal Agony, vu que c'est placé en haut de la pochette, et non l'inverse comme l'usage le veut, et donc EROSION, le nom de l'album).
C'est marrant comme un album dans ce genre si intéressant que le thrash peut avoir différentes interprétations. Je m'explique : EROSION est un groupe effectivement borderline entre plusieurs genres. Canard évoque SEPULTURA et DEATH voire LOUDBLAST. Groupes qui, en 1988, étaient considérés plutôt death metal. A la frontière du thrash, c'est vrai, surtout pour SEPUTURA (Beneath The Remains n'était pas sorti).
Or, en écoutant à de multiples reprises EROSION et son premier album (depuis sa sortie, ça fait quelques écoutes), je le rapproche plutôt d'un KREATOR/VOIVOD sauvage (n'oublions pas que "Terrible Certainty" était tout juste sorti et "Killing Technology" avait ses adeptes), et justement les similitudes sont légion : même son un poil hardcore/indus, même frénésie ("Way Of Force", "False Prophets"), même sens du riff touffu, un poil de contretemps avec "Into The Void" qui renforce le côté techno thrash furieux (on est loin de MEKONG DELTA quand même).
Le chanteur, Chris ZENK, éructe ses phrases à la limite de Martin Walkyier de SABBAT en plus grave, et nous avons une touche thrashcore latente sur l'immédiateté des compositions, pas de remplissage inutile, que des titres efficaces (Aaah le riff de "Aftermath" à faire pâlir le METALLICA de Creeping Death).
Bref, l'affiliation au Thrash/Death ne me saute pas aux yeux, comme quoi, sur un même skeud...
Oui, un Top 10 du thrash de ce style, mais qui peut autant plaire aux fans des premiers D.R.I. ou CRYPTIC SLAUGHTER par exemple, qu'au thrasher de base. Le second album "Thoughts" sera plus orienté hardcore dépouillé, avant de revenir sur un style similaire sur "III".
4,5 au final arrondi à 5 pour le côté sentimental (on est sensible, dans le thrash !).
