"Monsters" justifie à lui tout seul qu'on s'intéresse à l'album, une véritable pépite, sur le fond et la forme ! Et pourtant je suis loin d'être friand de voix féminine, mais ici c'est superbe, sans être maniéré le moins du monde. Effet garanti également sur "I'm Suicide".
Même s'il faut bien tendre l'oreille pour entendre son brin de voix perdu quelques secondes au milieu de tous les protagonistes, ça suinte le Fat Mike de partout. Qui à part lui pour pondre un "Safe Words" ou "Fecal Alcohol Syndrome" ? Qui à part lui pour arriver à faire sonner un enchaînement potache de cordes à vide comme un véritable moment de bravoure et éviter la lourdeur dans laquelle tellement seraient tombés ("Three String Guitar" pour les moins perspicaces) ?
Un peu dans le prolongement de son personnage de Cookie The Clown (allez voir son mini-concert acoustique sur YouTube, du début à la surprise de fin !), la façade délirante et fun (ahah ce con nous fait une comédie musicale Punk) cache comme toujours avec le bonhomme un projet finement ciselé, faussement désabusé et plein de sensibilité. Le plus gros branleur du monde ne sait décidément rien bâcler, et encore moins quand il veut parler de déchéance.
Toutefois, il faut avouer que le disque sacrément hétérogène a tendance à pouvoir être indigeste sur plusieurs écoutes rapprochées et qu'il vaut mieux laisser passer du temps pour l'apprécier à nouveau, la faute aux passages plus mielleux ou larmoyants typés "comédie musicale", même si les codes en sont bien sûr détournés. On n'est pas à un niveau de projet génialissime au sens de "The Decline" ou "Me First And Gimme Gimmes", mais on reste dans le vraiment recommandable.
Merci au Canard pour cette nouvelle chronique surprise, tes lecteurs sont d'une curiosité presque indécente...
