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The Berzerker
World Of Lies
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le 07 Juin 2023 par DAV


Peut-on dire qu'être fan de Death Metal, ou simplement de Metal extrême généraliste (Death/Thrash/Black), serait une certaine forme de déviance, de perversion ?

Je me pose cette question philosophique pour deux raisons, et la première, la plus évidente concerne d'abord l'aspect musical de ce style, ou plutôt A-musical justement, compte tenu du caractère atonal, dissonant, violent voire sauvage de la musique de la plupart des artistes Death Metal. Je précise que mes affirmations sont toujours basées sur une impression générale, car la vie est grise, jamais noire ou blanche, donc elles ne concernent pas forcément TOUS les groupes du genre. Mais surtout, la deuxième raison, c'est ce que j'appelle le "folklore", à savoir tout ce qui tourne autour d'une culture, d'un art ou d'un style de musique notamment, et qui est souvent lié à l'aspect visuel de ceux-ci.

Et dans le cas du Death Metal, le moins qu'on puisse dire est qu'on est servi à ce niveau-là ! Entre le titre des chansons et leurs textes de serial-killer basés sur des histoires de meurtres, carnages etc. et qui n'hésitent pas à aller dans les détails les plus gore pour le plus grand plaisir des poètes, et ces albums aux pochettes... abominables, c'est le mot, d'un mauvais goût total et absolu (mais assumé) comme celles des CANNIBAL CORPSE, ABORTED et autres CATTLE DECAPITATION, tellement affreuses que lorsque qu'il m'arrive d'acheter des albums de CANNIBAL CORPSE en magasin (oui, aussi fou que cela puisse paraître, il existe encore des hommes des cavernes comme moi qui achètent des CD), je ne peux m'empêcher de ressentir une forme de honte au moment de passer à la caisse, sentiment décuplé si en plus le caissier s'avère être une caissière toute mignonne.

Pour en venir à The BERZERKER, groupe de Death venant d'Australie (ça change un peu des USA et de l'Europe), leur album "World Of Lies" évolue dans un style hybride mélangeant du Death Metal avec des éléments issus du Hardcore (ou Techno Hardcore). En effet, si le Death reste l'élément principal à travers les riffs et le chant guttural, le côté Hardcore lui est incarné à la fois par la batterie au son très synthétique, très "boum-boum" (d'où l'aspect Techno), mais aussi dans les textes des chansons qui se distinguent complètement des clowneries sanguinolentes un peu cliché des groupes de Death, pour adopter un ton vindicatif voire contestataire typique du Hardcore. Mais surtout, "World Of Lies", ce n'est rien de moins que le meilleur album... du groupe ? Non, plus que ça, le meilleur album de Death Metal de tous les temps... pour MOI. En effet, "World Of Lies" ce sont douze missiles sonores (je mets de côté le titre final, j'y reviens après) aussi destructeurs qu'incroyablement efficaces, malgré l'ultra-violence du style pratiqué.

Des arguments ? Déjà le chanteur est énorme, corrosif à souhait dans son timbre, et dispose de surcroît d'une tessiture impressionnante allant du Death ultra grave jusqu'au Black Metal le plus haut perché et écorché qui soit (on n'est pas loin du niveau de Dani de CRADLE OF FILTH par moments), et il module parfaitement entre ces deux pôles. Les morceaux quant à eux sont assez variés dans leur tempo, où on alterne entre des morceaux foudroyants ("Committed To Nothing", "Burn The Evil", "Follow Me", "Afterlife", "Constant Pain") et d'autres plus mid-tempo davantage centrés sur la lourdeur ("Black Heart", "World Of Tomorrow", "As The World Waits"). Les guitares quant à elles, sous-accordées six pieds sous terre comme il se doit pour ce genre de musique, enchaînent les riffs de tueurs, toujours accrocheurs et même... mélodiques ! En effet, là se situe un des atouts inattendus de "World Of Lies", à savoir cette capacité à proposer des riffs et des thèmes de guitare à la fois violents, rapides ou écrasants mais sachant aussi faire preuve de "mélodicité" grâce à l'influence perceptible du mode phrygien dominant dans la façon par laquelle s'articulent les riffs, dont certains se rapprochent de Slayer par ailleurs ("Black Heart", "Y", "As The World Waits", "Never Hated More"). Ainsi, l'album évite le piège de l'atonalité pure qui consiste à enchaîner des riffs chromatiques en "escaliers", au point de perdre tout repère.

Le seul bémol de l'album se trouve dans le dernier titre, "Farewell", et sa longueur démesurée. La musique en elle-même est réussie, grâce à son côté épique en mode "générique de fin de film", mais vingt minutes c'est trop long. Hormis ce détail, "World Of Lies" est un rouleau compresseur dévastant tout sur son passage, une source intarissable de force me concernant, afin d'affronter la dure réalité de ce monde de mensonges corrompu jusqu'à la moelle à cause d'élites irresponsables voire criminelles, une source inépuisable de force afin de faire face aux gens que je considère comme mes ennemis, des traîtres faisant semblant de vous serrer la main pour mieux vous cracher dans le dos ensuite. Bande d'enfoirés.

Note: 6,66/5 arrondie à 5 par défaut.
Morceaux favoris : tous sauf "Farewell", trop long.













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