Tiens les UGLY KID JOE sont de retour... bon, why not ?
Et puis c'est cool, la chronique donne assez envie de jeter une oreille sur cette galette, qui n'en est plus une depuis que les vinyles sont devenus des objets de collection pour amateur de vintage, et je parle même pas des versions dématérialisées, mp3, flac, et autres.
La pochette nous donne un petit coup de nostalgie, on se revoit à l'époque d'"America's Least Wanted", avec casquette à l'envers, cheveux au milieu du dos, bref, on se revoit avec 20 balais de moins (et quelques centimètres d'abdominal en moins aussi).
Oui, mais alors l'album, on est quand même là pour ça, la musique alors ?
Ben, c'est justement là, que le bat blesse, la casquette est bien fripée avec une forte odeur de rance, et les cheveux qu'un lointain souvenir. Effectivement, les Ugly kids sont bien "Uglier Than They Used To Be", mais au premier sens du terme.
Les morceaux sont... sans goût, fades, déjà entendus mille fois. Le chant de Witfield Crane sans grande inspiration, et, lui aussi, bien insipide.
"Hell Ain't Hard To Find"... Il nous dit "I was looking for a new solution, I stumbled upon a revolution"... ouais, ben, on la cherche en vain, la dite révolution.
"Let The Record Play/Bad Seed" des riffs entendus mille fois, des solos, où Eichstadt semble en mal d'inspiration, se réfugiant derrière une wah-wah cache misère (quelques pentas un peu rapide et le tour est joué), voir des unissons bends indignes de ce que fut son niveau de jeu.
Gros changement de tempo, et d'ambiance, avec "Mirror Of The Man", on se verrait bien tapoter la portière avec vitre baissée d'une grosse caisse ricaine, en roulant par un beau jour de juin sur la côte entre LA et San Diego. C'est cool, pas folichon, mais sympa.
Sauf, qu'au bout d'une minute trente, on s'aperçoit qu'on n'écoute (vraiment écoutez) même plus la chanson, elle passe, elle est là, mais ne provoque qu'un petit sentiment fugace chez l'auditeur.
Heureusement, "She's Already Gone", vient nous réveiller un peu.
Fait penser à certains morceaux enregistrés par George Lynch dans ses albums solos, (rien de comparable à la six cordes ne nous emballons pas), bien, mais... bien, quoi, pas mal.
Je finirai avec "Nothing Ever Changes", la ballade qui sonne comme un passage obligé au milieu de tout ça, pareil, difficile de faire taire cette petite voix qui nous dit : ouais, mpff, bof, gentillet tout ça.
Reste peut être les deux vrais bons morceaux de cet album : "My Old Man"... où, ENFIN, on sent un groupe (un chanteur) qui a quelque chose à dire, une tension qui rend ce mid-tempo intriguant, mélange de douceur et d'aigreur. Idée que vient bien souligner le solo.
"I forgive you, now you're set free"
Avec "Ace Of Spades", la basse semble enfin sortir de sa torpeur, comme les cordes vocales de l'homme derrière le micro. Alors, est-ce le morceau lui même, ou l'interprétation qui en est faite (très fidèle à l'originale) ? Toujours est-il que ça passe plutôt bien.
"That's the way I like it baby, I don't wanna live forever... Don't forget the Joker !"
Ben ouais, justement ces deux sentiments, l'urgence et l'humour sont précisément ce qu'on attend d'un album de UGLY KID JOE, c'est quand même un peu triste que l'on soit obligé d'aller les chercher dans la reprise de l'album, et non pas dans leurs propres productions !
Idem pour "Papa Was A Rolling Stone" , plutôt bien réussie (sans plus quand même), en tout cas pas désagréable à écouter.
Conclusion : on a du mal à comprendre ce qui a motivé un retour sur la scène de Joe le sale gosse, si ce n'est le plaisir de refaire un skeud ensemble peut être... Malheureusement, ce plaisir, on ne le partage qu'à de rares moments.
Attention de ne pas devenir "just another band", ou, encore pire, "America's really least wanted", le groupe américain le moins attendu...
Le prochain album, si prochain album il y a, sera, à mon avis, le dernier joker du groupe.
Pour celui-ci, c'est un coup d'épée dans l'eau.
Le sale gosse peut faire tellement mieux... en a-t-il vraiment encore envie ?
Ce voyage dans les 90s laisse un peu un drôle de goût dans la bouche... Tiens je vais carrément remonter dans le temps avec ma Dolorean métallique, et aller me réécouter Led Zep, au moins j'serais pas déçu, nom de Zeus !