Tiens, je n'ai encore rien écrit là-dessus. C'est que je dois être toujours aussi profondément déconcerté qu'au premier jour.
D'un côté, le plaisir sans cesse renouvelé de voir arriver un nouveau AHAB. Rien à faire, chaque album est toujours une expérience unique : la mélancolie aqueuse du titre d'ouverture suffit à exciter les papilles, on se sent revenu à la maison. Une maison avec des murs mous, des ventouses qui traînent un peu partout et une vague odeur de pourri, mais paradoxalement, l'ambiance y est chaude et accueillante. On voyage d'un bout à l'autre de l'album avec plaisir, avec fascination même, comme happé par l'aventure de ces marins à la dérive. Aucun autre groupe ne peut faire aussi bien à ce niveau-là, c'est comme ça.
De l'autre côté, ben… la chronique le dit bien : pas grand-chose de plus dans ce voyage que dans le précédent. L'harmonie est parfaite, mais ne suffit plus à effacer de la mémoire le coup de cœur éternel qu'était "The Giant". La mer, les baleines, les vagues, les ombres tapies dans les algues, tout ça : c'est bien, mais c'est toujours un peu pareil.
Un superbe album, donc. Rêveur et profond. Mais honnêtement, on les attendait encore plus haut (ou plus bas, selon comment on voit le truc). J'arrondis à 3/5 pour la peine.
