Le retour de la VENGEANCE ! Tiens, cela fait plaisir de revoir VENGEANCE, malgré les circonstances quelque peu dramatiques qui ont entouré la conception de ce disque (la vie est cruelle).
C'est un bel album de Hard Rock, du reste, classique, binaire dans l'ensemble mais bien joué, bien composé, bien arrangé (avec même un petit effet flanger vintage sur "Shock Me Now", j'adore !) et honnêtement fait, dans la lignée de ce que VENGEANCE a toujours proposé, au fond… Un peu dans le style de ce que fait UDO en solo, depuis "Solid" sauf que VENGEANCE sont moins méchants, ils parlent moins du nez et ils sont meilleurs musiciens.
J'ai toujours beaucoup aimé ce groupe, que d'aucuns décrivaient comme le fer de lance du Heavy hollandais dans les 80's, à l'époque où Leon Goewie et sa bande sortaient leurs disques chez CBS ce qui leur valait une distribution somptueuse (on trouvait leurs disques dans les hypermarchés et les mecs de la télé comme Dechavanne faisaient des jingles avec leurs morceaux… Bon sang, j'ai l'impression que c'était il y a un siècle !).
Attention ! Si par hasard vous tombez sur le morceau "Barbeque", qui semble faire office de single pour lancer ce nouvel album, il y a des chances que vous trouviez ça moisi et c'est un peu normal, car ça l'est. C'est une assez mauvaise resucée des claviers de "Why Can't This Be Love" de VAN HALEN, avec un refrain pas terrible et un solo bien pompier qui tente de passer pour un tube, comme autrefois "Rock'n'Roll Shower" sur leur troisième LP, sauf que là, ben c'est raté. L'album vaut mieux que ça, et "Barbeque" est le titre le plus faible de la galette (en plus, il y est deux fois sur l'édition slipcase. Oui, la vie est cruelle).
Mieux vaut s'enfiler "Crystal Eye" (épique mais pas lourdingue), "Five Knuckle Shuffle" (et sa mélodie ingénieuse) le remuant "Whole Lot of Metal" (et sa partie de Be Bop so fun !), ou encore l'émouvant "Missing". Loin de moi l'idée de dire du bien des ballades mais c'est quand même une bien belle ballade ! Le pont à la guitare espagnole puis le solo qui se termine sur le refrain assourdi sont vraiment touchants. Je ne me lasse pas de ce titre magnifique.
Et puis Leon Goewie n'a rien perdu de son organe, bien au contraire. On retrouve intactes sa voix éraillé et sa gouaille, comme au temps de "Take It Or Leave It" (leur meilleur disque) et "Arabia" (auquel "Cystal Eye" est à peine inférieur). Oui, tout à fait d'accord, mieux vaut un bon plat de paupiettes en famille qu'un dîner de cons dans un restau moléculaire.
3,5/5 arrondi à 4 (par sympathie pour Mister Vengeance, évidemment).
