En ce Mardi de Novembre, c’est avec un enthousiasme débordant que j’appuie sur la touche PLAY de ma chaîne-hifi, lançant ainsi le dernier Edguy : Tinnitus Sanctus, ne doutant pas une seule seconde de la qualité de cet opus de 2008.
On commence en terrain connu avec l’excellent single « Ministry Of Saints ». Lignes de chant assez sombres et confidentielles très travaillées, puis refrain glorieux à hurler aux côtés de Sammet en concert (je confirme après coup d’ailleurs). Rien à redire, ce titre démarre l’album d’une bien belle façon et marque d’ailleurs déjà la continuité de l’évolution du groupe. D’ailleurs cette évolution est la plus flagrante sur le deuxième titre, « Sex Fire Religion », un mid-tempo très lourd, sur lequel le chant de Sammet se veut ressembler à celui d’un hard-rocker. Pari réussi, ce titre est assez redoutable et purement efficace, bien qu’il ne fasse pas partie de mes préférés.
Les suivants marquent un léger retour en arrière, avec du Edguy plus traditionnel, à l’image du speed « The Pride Of Creation », excellent de bout en bout. Le refrain est vraiment digne d’un hymne, et les deux breaks valent leur pesant de cacahuètes. D’ailleurs, je trouve que la plupart des tires sont vraiment très accrocheurs et soignés, sans réelle faute. La rigueur est plus de mise que sur certains titres de Rocket Ride qui pouvaient parfois témoigner d’un (très) léger manque d’inspiration. L’excellent « Nine Lives » confirme tout cela, un pur tube, vraiment prenant, avec des touches plus sombres et inquiétantes par moments. J’adore ce morceau, et j’ai trouvé que c’était l’un des meilleurs moments pendant le concert du 12/01, pour les chansons de cet album ci.
Beaucoup de fans n’ont pas aimé « Dragonfly », le jugeant trop mou. Très franchement je trouve que ce titre fait partie des moments forts de l’album. Ecoutez moi ce refrain ! Magnifique et vraiment digne du grand Edguy. Dans un style plus simple, l’efficace « 9-2-9 » ravira les fans de tubes accrocheurs, avec en prime un petit côté exotique sur le couplet pas désagréable (et très bon refrain, avec un peu d’émotion je trouve). Et les amateurs de l’humour du groupe trouveront leur compte avec l’outro, très amusante. Je n’ai jamais trouvé EDGUY nul en ballades, et « Thorn Without A Rose » ne me contredit pas, un moment très agréable et positif.
Parlons un peu de la pièce épique « Speedhoven ». Déjà, j’adore l’intro, avec des grands chœurs, puis on a un double couplet doux/plus heavy porté par des touches d’orgue Hammond. Le refrain est très bon également, et Sammet s’en donne à cœur joie lors du break. Par contre je n’y trouve pas le solo dantesque que j’attendais… Je trouve qu’il manque d’intensité, mais ce n’est pas trop grave, soyons cools.
Normalement là j’étais censé arriver au paragraphe « déceptions », mais j’ai finalement décidé de le supprimer, ou plutôt de le modifier parce qu’il était plutôt de mauvaise foi. Je voulais évoquer la qualité des soli, je déplorais le fait qu’ils étaient moins bons que ceux de ToS ou de Mandrake. Mais en fait, c’est vrai qu’ils sont moins longs et techniques, moins dans l’esprit Speed, mais ils suivent l’évolution du groupe, s’emplissant d’un feeling Hard-Rock pas désagréable. Et puis, certains accords font tout de même mouche (« Nine Lives », « Dragonfly »…). Ensuite, je reprochais à EDGUY une pincée de titres plus faibles : « Wake Up Dreaming Black », que je trouvais anecdotique et peu convaincant, et « Dead Or Rock », un « pseudo hymne » qui m’ennuyait. Sur ce point là aussi je me ravise, après avoir longtemps été hésitant sur « WUDB », je me résouds enfin à le considérer comme un bon morceau, même si il reste assez anecdotique. Je n’ai longtemps pas aimé « Dead Or Rock » (allez savoir pourquoi), mais il m’a rattrapé au vol, bien pêchu et efficace.
Ensuite, je trouvais que certains morceaux devenaient légèrement simplistes d’album en albums, et c’est peut être le seul gros défaut de ce Tinnitus Sanctus (avec son manque d’originalité, mais je m’en balance un peu de ça), c’est vrai que quand on compare « 9-2-9 » et « Golden Dawn » (piochés au hasard) bon…
Autre reproche, la production. Elle est très bonne, mais assez terne je trouve, sans personnalité, et on entend à peine la batterie, dommage.
Voilà, ce Tinnitus Sanctus ne voit finalement pas son honnêteté et sa qualité remises en jeu, et se révèle être un très bon album d’EDGUY, même si l’un des moins bons, par comparaison avec les autres. Toujours un bon moment.