ADAGIO - SANCTUS IGNIS
Quelques choeurs introduisent et Richard Andersson entame Second Sight de ses lignes de clavier très clavecinesques. Le riff de début me fait immanquablement passer à Symphony X (petit clin d'oeil à Of Sins And Shadows dans les riffs de couplet et dans le début de solo), influence majeure à la guitare je pense de Forté même s'il ne veut pas le dire dans ses interviews. Superbe introduction (d'ailleurs j'ai adoré me pêter la voix sur ce morceau en live) . Cet excellent morceau est une prélude à un très bon album dont on reprochera peut-être un manque de personnalité et une ressemblance avec Malmsteen et Symphony X. La voix de Readman, chanteur de Pink Cream 69, s'accorde parfaitement avec la musique, d'autant que le contexte est différent : on a bien affaire à un groupe de Progressif Néoclassique ici, pas à un groupe de Hard Rock.
Pour cette première chronique, je vous avertis d'avance : je suis du genre à chroniquer morceau par morceau (rassurez-vous, quelques bouts de lignes seulement). The Inner Road poursuit : Le solo acharné de début consonne avec le sublime Smoke And Mirrors de Symphony X.:0|..mais ce morceau a plus de personnalité que le premier, tout de même. L'eau me monte alors à la bouche, car il faut bien l'avouer, même si des plans semblent tout droit sortis de l'esprit à Michael Romeo, les morceaux sont excellents de maîtrise (D'ailleurs, j'en profites pour acclamer la performance du batteur et du bassiste qui sont au même niveau que les autres) et les musiciens globalement au-dessus de la moyenne des groupes français. Vient In Nomine, dans un contexte très Malmsteenien ( Forté, le guitariste n'a d'ailleurs pas à rougir de la comparaison). Un morceau Speed Néo-Classique bien sympa et efficace en live ! Readman me rappelle parfois Mark Boals quand même...
Je vais éviter de me répêter, mais cet album est fortement influencé par Symphony X, puisque les plans renvoient aux albums The Divine Wings Of Tragedy et Twilight In Olympus.
La suite est très réjouissante et The Stringless Violin démontre le talent d'un groupe en plein ébullition et peut-être un groupe qui aurait le potentiel de rivaliser avec le maître en la matière s'il se décollait de cette influence. Le milieu et le break au clavier sont sublimes de beauté.
Seven Lands Of Sin est le meilleur morceau de cet opus. Magnifique et sombre de bout en bout, ici on commences à comprendre pourquoi le groupe s'appelle Adagio. Les notes prennent effectivement ce registre venu de la musique classique. Des solos arabisants viennent ponctuer le contexte particulier des paroles. Ce morceau est un monument. L'instrumental qui suit est un agréable moment d'évasion avec cette ligne mélodique orientale et surtout la véritable démonstration de Forté. Le morceau éponyme est très bon, mais sans plus, trop conventionnel pour du néoclassique à mon goût. Panem Et Circences, dont le début ressemble à du Malmsteen, est excellente et redresse fortement la barre. Les couplets sont cassés et le refrain est excellent. Une dernière perle qu'Adagio nous livre.
La reprise de Led Zeppelin, instrumentale, est de haute volée, avec une touche personnelle de Forté et d'Hermanny qui s'amuse avec le sweeping.
En conclusion, un très bon album, joué par des musiciens (très) talentueux, mais souffrant d'un manque de personnalité qui nuit à sa qualité globale (Yngwie Malmsteen et Symphony X ne sont pas loin). Cependant, on sens déjà là un potentiel énorme qui préfigure du meilleur pour la suite.
