Hey ! 1972 voit la sortie du premier album de SCORPIONS, intitulé "Lonesome Crow". C'est vrai que ce premier effort est bien loin du Heavy Metal qui fera plus tard la renommée du groupe, et de la carrière foisonnante qui les attend. Donc à l'époque, Rudolf Schenker et ses potes ne s'affirmaient pas encore comme de véritables hardos mais comme des rockeurs psychés. De quoi dérouter l'auditeur métalleux qui souhaiterait découvrir la discographie de nos chers Teutons...
"I'm Going Mad" ouvre l'album de belle manière, avec ses choeurs imposants et sa rythmique façon STOOGES. On retombe dans un registre plus terre-à-terre avec "It All Depends", où la guitare de Michael Schenker fait fureur (17 berges à l'époque, et déjà tout d'un grand soliste !). J'ai d'ailleurs tendance à rapprocher ce morceau de "Rat Salad" de BLACK SABBATH... Curieux. Le talent de vocaliste de Klaus Meine s'affirme sur "Leave Me", plutôt mélodique. "In Search Of The Peace Of Mind" est un titre assez manichéen : première partie calme et acoustique, seconde plaintive et inquiétante. Une étrangeté, pour dire vrai.
Le planant "Inheritance" témoigne bien de cette atmosphère si particulière et psychédélique. Cela dit, cette chanson qui traînasse un peu ne repose que sur le chant de Meine et un solo efficace de Schenker. Dans la même veine que "It All Depends", "Action" est plus expéditif et abordable. Enfin, place à la pièce-maîtresse de cet album, longue comme mon zizi. La chanson-titre est une bizarrerie progressive, alternant entre passages instrumentaux et démonstrations vocales plus ou moins saisissants. Quoiqu'il en soit, les sonorités et les arrangements de ce morceau, spécialement, font froid dans le dos. Brrr...
En fait, j'ai vraiment eu du mal à évaluer ce "Lonesome Crow". Je comprends que ce premier fait d'armes de nos SCORPS puisse paraître anecdotique, car il est plutôt difficile d'accès. Mais ce Corbeau solitaire a son ambiance bien à lui. C'est l'album des débuts d'un jeune groupe qui se cherche musicalement, et qui trouvera sa voie dans les années à venir. En tout cas, mention spéciale au jeu étincelant de Michael Schenker et au look carrément méconnaissable de Klaus barbu (attention, pas de mauvais jeu de mots)...
Morceaux favoris : difficile d'en trouver un, finalement...