Parler de "Animal Magnetism" en 2020 c'est comme marcher sur des œufs. Re-situons le contexte : nous sommes en 1981, SCORPIONS vise le marché américain alors on met le paquet : pochette délicieusement suggestive avec fille au regard soumis et à genoux devant un homme debout, on lit le titre de l'album : on a compris. Rajouter à cela les lyrics ultra-phallocrates de Hermann Rarebell qui ne fait dans la dentelle. En 1981, point de scandale, c'était normal. Le second degré existait aussi à l'époque mais nos "féministes" d'aujourd'hui semblent cruellement en manquer. Dans les bacs de vinyles des disquaires, les "Lovedrive" et "Virgin Killer" étaient à disposition, libres. Pour info, je n'ai jamais vu un mec se palucher en plein magasin la pochette d'un album de SCORPIONS dans une main, popol dans l'autre. Bref, c'est un autre débat.
Cet album est le premier album des Allemands que j'ai écouté dès sa sortie. Une production soignée qui va au fil des années prendre très bien la patine du temps. Du SCORPIONS post-Roth pur jus.
Aucun mauvais titre avec des préférences pour "Make It Real", "Don't Make No Promises", "Lady Starlight" très bien enrobée dans son orchestration et achevée par un solo de Rudolf Schenker à tomber par terre. Les deux derniers titres sont des must : "The Zoo" devenu culte depuis leur passage au US Festival de 83 et cet incroyablement malsain "Animal Magnetism". Ils n'en font plus des comme ça. Quelle ambiance Dooooomm ! MEMENTO MORI en fera une cover sur son dernier album (c'est dire) avec Messiah Marcolin, l'ex-CANDLEMASS au chant mais, chose surprenante, n'atteindra pas la lourdeur de la version originale. Frissons garantis.