Il est des albums fédérateurs qui en imposent, générations après générations, et dont Appetite fait indéniablement partie.
Ce disque, c'est la définition même du hard rock, à savoir des guitares saturées, une basse, une batterie, du blues, du rock, une voix, une attitude. Tous les ingrédients sont présents. Mais ce qui procure encore plus d'attrait à une recette, c'est la touche personnelle, le je-ne-sais-quoi, le bouillon Kub... qui donne du génie à vos idées. C'est immatériel, difficilement définissable, sans doute favorisé par la rage des débuts, loin de toute considération mercantile.
Ce disque est aussi l'occasion du réveil d'un genre en sommeil, attendant patiemment un groupe audacieux, plein d'énergie, capable de toutes les extravagances. Tout ça, au beau milieu des années 1980.
Pour vous en convaincre, n'attendez plus et écoutez dès maintenant Welcome To The Jungle. Une intro comme on en fait (trop ?) rarement. Une façon judicieuse d'amener ce qui suit, toujours aussi efficace, même après de nombreuses écoutes. Puis vient l'explosion, le déluge de guitares bluesy, puissantes, acérées. Excellent.
Un groupe de rock s'axe principalement autour de son chanteur et de son guitariste. Celui-ci, en la personne de Slash, offre à l'auditeur de somptueux solos gavés de feeling. Pour preuve, Nightrain et Sweet Child O' Mine, parmi les plus fameux et qui ne vous laisseront sans doute pas de marbre.
Quant à Axl Rose, chanteur de son état, il participe à l'identité du groupe à travers sa voix éraillée et caractéristique, faisant des Guns, un groupe reconnaissable entre mille.
Tous ces titres sont devenus des classiques, véritables hymnes du hard, en particulier le superbe Paradise City et sa fin enflammée. Tout s'enchaîne admirablement, et ce n'est que trop rapidement (malgré une durée très correcte proche de l"heure) que le disque s'achève sur une note Glam, par le très chaud Rocket Queen.
Des Guns, cet album est indispensable. Du hard rock, il l'est tout autant !