Ahah, la fameuse problématique du troisième LED ZEPPELIN.
Deux manières de l'aborder : La mauvaise ou la bonne.
Vouloir se pencher sur la musique du groupe en tant que novice, acquérir ce disque, l'écouter et tirer une conclusion définitive genre "Led Zep c'est ça" risque de rebuter plus d'un amateur de décibels.
Non, ce disque a une histoire, une logique, un vécu, une aura. En 1970, après avoir sorti deux albums hautement électriques, Page et consorts (qui n'ont jamais été grand chose d'autres que des english farmers) décident de se retirer dans la campagne galloise histoire de faire un break en amenant avec eux quelques guitares acoustiques. Déjà le groupe voyait plus loin, plus large et ne voulait pas se contenter de l'image de chef de troupe de barbares chevelus que la presse lui collait sur le dos.
Et l'on comprend alors.
Bien qu' "Immigrant song" ouvre le bal avec son riff marteau piqueur, "Friends" déjà annonce les mélopées folk qui ne lâcheront que très rarement l'auditeur avant la fin du disque. "Tangerine" quant à lui est un petit joyau unplugged ultra mélodique. "Bron y aur stomp" ferait danser et taper du pied un cul-de-jatte et le tout se termine sur un hommage au grand guitariste Folk, Roy Haper, dans un duel slide/vocaux pour le moins primitif.
Pour les fans de Hard, "Out on the tiles" frappe là où ça fait du bien avec un Bonham survolté à la batterie.
Ah oui, dernière petite chose. La présence sur ce disque d'un petit morceau intitulé "Since I've been loving you", élu à plusieurs reprises plus grand titre de blues blanc de l'histoire, dix fois supérieur à Stairway et beau à mourir.