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THRASH METAL  |  STUDIO

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2011 1 Into The Black
 

 Myspace (523)

GODSLAVE - Into The Black (2011)
Par CANARD WC le 31 Octobre 2011          Consultée 5853 fois

D’après le constructeur, parait qu’on peut stocker près de 1000 albums sur mon lecteur MP3. Ça me dépasse. Qui possède réellement 1000 albums de nos jours ? D’ailleurs, par « principe », sachez que je ne mets sur mon MP3 qu’une bonne dizaine d’albums pour la simple et bonne raison que pendant 15 ans j’ai utilisé un baladeur K7 et que pour trimballer 1000 albums sur soi bah faut juste deux valises. Tout pareil, avec les lecteurs CD portables (1), quand j’allais au lycée puis à la fac, si j’emmenais quotidiennement 5 ou 6 CDs sur moi, c’était déjà un maximum. Même en vacances, j’emmenais pas plus d’une quinzaine de K7 ou CD, parce qu’on ne POUVAIT pas vraiment en embarquer davantage.

Quelle triste époque, penseront certains. Pas si sûr. Et j’irais plus loin : j’aimais cela. J’aime l’idée qu’un album puisse se matérialiser en « quelque chose », que notre musique puisse s’emmener, qu’elle puisse être manipulable, fragile (et donc plus « précieuse » quelque part). J’ai aimé tripoter ma K7 de "Peace Sells" (chouravée à la médiathèque) et finalement je crois que j’ai aussi aimé l’époque où je flippais quand mon sac à dos prenait un choc et que fébrilement j’ouvrais pour vérifier que mon boitier de "Fear Of The Dark" n’était pas pété.

Du coup, quand les premiers lecteurs MP3 ont déboulé, j’étais contre et je résistais avec mon lecteur MINIDISC qui n’a pas mis très longtemps à devenir « out » (suffisait de voir l’œil dédaigneux des gens dans les transports quand ils me voyaient jongler avec mes mini discs pendant que eux cranaient avec leur IPOD de merde). Sauf qu’au bout d’un moment, il a bien fallu passer pour de bon au MP3. Même sur NIME, on fonctionne à 90 % avec ce support (quand il est question par exemple de se filer les promos ou de s’envoyer des trucs). Donc comme tout le monde, j’ai fini par céder. J’ai bazardé à la poubelle mes étagères de K7, jeté mes mini discs (devenus inutilisables) et comme tout le monde j’ai chez moi un démentiel dossier sur mon PC « My Music rules the World » qui contient des tas d’albums en MP3 que je me force régulièrement à acheter sur AMAZON, histoire de « régulariser » et être en règle avec ma conscience.

Conséquence de ce phénomène : tout le monde écoute tout, très vite, zappe, stocke puis efface, puis re-télécharge pour écouter vite fait un titre qu’on a confondu avec un autre (2). Ce qui fait que dans quelques années beaucoup de personnes ne sauront pas forcément que la « Track 6 » de "Rust in Peace" s’appelle "Lucretia" et on ne pourra pas vraiment leur en vouloir à ces abrutis.

Cette longue introduction (offerte par l’Association des Vieux Cons Rétrogrades) pour vous expliquer ma conception de ce que j’entends par « musique (physiquement) portable » et pourquoi conséquemment je ne mets qu’une dizaine d’albums sur mon lecteur MP3. Cette longue introduction aussi pour en venir au fait que si j’avais zappé trop vite sur ce "Into the Black" de GODSLAVE comme le font une majorité de jeunes Kevins du Net, jamais je n’en serais venu à vous causer de ce petit album de Thrash qui pique vu la piètre opinion que j’en ai eu en me heurtant aux premières minutes de la chose.

"Into the Black" est semblable aux gâteaux « Guet Apens » de chez BELIN. A priori, ça ressemble à un petit sablé tout balourd, ordinaire de chez pas sexy, puis ô surprise en croquant dedans y a tout plein de chocolat qui fond sous la langue, c’est délicieux et on s’enfile le paquet très vite en pestant sur le fait que 8 sablés dans un seul paquet c’est juste de la cruauté envers les gourmands (3). Tout pareil que le GODSLAVE qui ouvre le feu avec un "Thrashed" absolument horripilant et convenu. Leur "Anvilised" qui suit ne fait pas rêver non plus, un rapide zapping me confirme qu’en gros CDLM et je regrette aussitôt d’avoir encombré mon lecteur MP3 (sur lequel les places sont chères) avec un tel machin. Je prête attention au titre final, leur éponyme, qui me conforte dans ma première analyse et j’oublie GODSLAVE, l’album traîne sur mon lecteur pendant plusieurs semaines. J’ai zappé dessus comme sur une émission de Arthur le samedi soir, en changeant très vite de peur que cette nullité me saute au visage.

Dans cette histoire, il fallait juste savoir que sur "Into the Black", GODSLAVE rate les premières marches de son album et se vautre également sur la dernière. Ce qui est un peu con, certes, mais pour le reste, je me suis trompé lourdement. D’où cette chronique trop longue et pleine de remords.

Le déclic, c’est "Blood Of The Innocent". Je me rappelle avoir écouté ce titre pour sa ressemblance phonétique avec le "Blood Of The Nations" d’ACCEPT. Je balance la purée par dépit, par désœuvrement aussi (problème de RER). Et là, la claque. Ce morceau tue sa putain de mère : il y a le riff efficace, le break qui arrache, le solo de guitare à l’ancienne et même un sens du refrain à la SODOM. "Blood of the Innocent" déchire le papier peint et j’en tremble presque. Bousculé dans mes certitudes, l’album défile et "Why I Hate" résonne. Re-baffe. Du Thrash au carré qui envoie des mandales, bien troussé, sans fioritures. Je vacille sur mes positions de palmipède des chiottes quand l’instrumentale déboule ("A Shot in the Dark") et finit de m’achever : trois petites minutes sans temps mort, du pur Thrash à l’allemande accrocheur et solennel. Cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas mangé un tel enchainement de titres.

D’ailleurs si vous avez trois minutes à rentabiliser, vous pouvez me faire confiance en allant y jeter une oreille (4).

Alors j’ai réécouté l’album. De nombreuses fois. Attentivement. GODSLAVE ne fait pas dans la dentelle. Sa rugosité naturelle l’amène à commettre des titres odieux ("Thrashed"), poussifs ("Zombie Panic Holocaust") ou tout simplement banals ("Anvilised"). Mais quand tout est en place, que le chanteur a un petit couplet à se mettre sous la langue et que le riff suit, GODSLAVE massacre bien plus fort qu’un SLAYER actuel.

Il y a de fait pas mal de références au Thrash US de la belle époque dans ce "Into The Black" (pour un rendu global qui m’a pas mal rappelé DARK AGE si vous voulez tout savoir), comme le faux air « angelofdeathien » de "Slippery When Dead" ou le riff principal de "Scholar Eclipse" qui pue le MEGADETH à plein nez. Mais ses références cachent une parenté bien plus évidente avec le Thrash des grands frères teutons : SODOM, KREATOR et DESTRUCTION (qui apparaît en guest sur l’album d’ailleurs). GODSLAVE reprend la même mécanique allemande totalitaire et efficace, implacable et terrifiante. GODSLAVE mérite que vous « forciez » un peu les choses. Leur album se gagne avec le temps, au fil des écoutes, ses vertus ne sont évidentes qu’après une digestion difficile. Alors on percevra la rage sourde délicieuse de "Blood Of The Innocent" (et son break incroyable à 2’20), voire l’émotion qui perle sur l’introduction de "Unleash The Slaves". Plongé dans les profondeurs d’une violence sombre, GODSLAVE arrive à extirper des refrains, des solos déclamatoires et de zest de mélodicité qui permet de voir les choses autrement.

"Into the Black" est semblable à ses grosses berlines allemandes qui ont du mal à démarrer mais qui font mieux que personne du 120 km/ heure sur l’autoroute. On ne sera jamais vraiment ébloui par leur ligne, mais leurs performances sont plus secrètes et connus surtout de ceux qui savent voir au-delà des courbes et du bruit du moteur. Soit un début anti MP3, une comparaison avec des gâteaux puis une conclusion digne d’auto moto. N’importe quoi. Je vais aller me coucher.

Note : 4/5 (les yeux dans les yeux).

Morceau préféré : "Blood Of The Innocent"
Ça tue sa race : "Unleash The Slaves", "Why I Hate", "One Shot In The Dark", "Scholar Eclipse".
C’est mauvais : "Thrashed", "Into The Black".

(1) Même qu’on appelait ça à l’époque des « Discman ».
(2) Certains chroniqueurs poussent même le vice à balancer un papier après une ou deux écoutes sur DEEZER vite fait, en faisant autre chose.
(3) http://www.ina.fr/pub/alimentation-boisson/video/PUB3784160101/belin-guet-apens-biscuit-fourre-chocolat-cacao.fr.html
(4) http://www.youtube.com/watch?v=n5vcd6WKLI8

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   (2 chroniques)



- Thomas A. 'the Slavegrunter' Pickard (chant)
- Michael 'gnomos' Meyer (guitare)
- Bernhard 'bernie' Lorig (guitare)
- Christian 'blitz' Federmann (basse)
- Tobias Huwig (batterie)


1. Thrashed
2. Anvilised
3. Insomniaddict
4. Unleash The Slaves
5. Slippery When Dead
6. Blood Of The Innocent
7. Why I Hate
8. A Shot In The Dark
9. Scholar Eclipse
10. Uncut, Unseen, Unrated
11. Zombie Panic Holocaust
12. Into The Black



             



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