Waouh la mandale que cette galette ! Le Metal God a claqué la porte de JUDAS PRIEST, a emmené Scott Travis avec lui et s'en est allé fonder FIGHT avec quelques autres lascars. Le groupe porte assurément bien son nom puisque ce premier album est une véritable et magistrale claque dans la figure. Ceux qui croyaient que Rob Halford allait prendre sa retraite se sont foutus le doigt dans l'œil.

Et bien évidemment ce "War Of Words" n'a pas grand-chose à voir avec "Painkiller". Hormis le chant de Rob qui se veut ici encore plus agressif et hargneux qu'à l'accoutumée avec une puissance toujours aussi incroyable que ce soit dans les graves ou les aigus. Rob est décidément très en voix, ce qui ne l'empêche pas de chanter aussi avec un peu plus de finesse et de mélodie sur quelques compositions qui se veulent un peu plus lentes et calmes mais loin d'être inintéressantes à l'image même de ce lancinant "Life In Black" ou bien encore de ce "Laid To Rest" aux légères consonances orientales. On n'oubliera pas non plus cette superbe et mélodique "ballade" qu'est "For All Eternity" au refrain presque addictif ou bien encore ce "Little Crazy" aux influences plus chaudes et Hard avec cette slide guitare.

Mais ce qui frappe réellement ici, c'est le son absolument puissant, massif et résolument moderne de "War Of Words" qui porte un Heavy Metal agressif, efficace, un poil bourrin et presque PANTERA-esque en effet avec quelques aspects Thrash à l'image même de ce "Contortion" percutant et un tantinet guttural ! De nombreux titres sortent bien évidemment du lot sur cet album à commencer par ses deux meilleurs titres, les excellents "Into The Pit" et "Nailed To The Gun", deux uppercuts que l'on retrouvera d'ailleurs, et ce n'est pas anodin, sur le "Live Insurrection" de HALFORD (2001). On retiendra également le puissant et efficace "Immortal Sin" non dénué de charme (le refrain est un régal !) ou encore le survolté "Vicious" qui ne fait décidément pas dans la dentelle.

Un premier album réussi pour FIGHT et pour un Rob très en forme qui démontre là qu'il y a bien une vie après JUDAS PRIEST. Un quasi sans-faute même si en effet l'opus manque un tantinet de variété et s'essouffle un poil vers la fin avec notamment un "Kill It" archi bourrin, virulent et un brin fatigant.

3,5/5 arrondi à 4/5.