Daniel Heiman est, ou tout du moins fut, un des meilleurs chanteurs que le Metal a connu, à mettre au même niveau que Rob Halford, Eric Adams, ou Fabio Lione. Vous ne pourrez pas m'accuser de ne pas rentrer directement dans le vif du sujet. Car, à part Daniel Heiman, LOST HORIZON c'est quoi ? Un groupe de Power globalement quelque part entre HAMMERFALL et les Finlandais, de légères touches de Heavy et de Prog dans un Power Metal assez moderne pour 2001. De bons musiciens, de bonnes chansons, quelques très bons hooks, une production puissante sans être non plus fantastique (on sent bien le début des années 00s dans le son de batterie et les effets), de quoi s'assurer une place respectable dans les listes de connaisseurs mais voilà c'est tout pas d'emportement restons calmes.

Celui qui transforme véritable ce disque du statut de "second tier classic pour connaisseurs" à "classique ultime top 5 voire top 3 voire top 1 du Power Metal et vous n'avez pas idée des blasphèmes abominables que je peux proférer pour la défense de la place (justifiée) de ce disque dans le panthéon du genre" c'est bien Daniel Heiman.

Qui transforme des paroles kitsch et génériques de Power en manifestes post-ironiques d'espoir et de courage ? Daniel Heiman. Qui peut te faire surmonter ta rupture sur "Sworn In The Metal Wind" ou ta dépression sur "Welcome Back" ? Daniel Heiman. Qui pousse les WOOOOH les plus puissants du game ? Daniel Heiman. Qui hurle I AM EVERYTHIIIIIING I'M ALIIIIIIIVE, I KNOW THE FORCE IS CLEAN AGAIN, WHAT ABOUT THE FIGHT... IT GRACES MY LIIIIFE ou encore FIND THE WAY YOU SHALL WITHIN YOURSEEEEEELF ? Daniel Heiman. Qui chante les plus beaux refrains du Power Metal ? Daniel Heiman.

Qui est le meilleur ? Daniel Heiman. Fin de la chronique.

Attendez je fais une pause, j'ai besoin d'un verre d'eau là, faire un tour, quelque chose, n'importe quoi.

Voilà c'est fait.

Maintenant que je suis un peu calmé : il y a vraiment dans ce kitsch solaire et aveuglant, dans cette débauche d'énergie positive, dans cette exhibition éhontée de volonté de vivre, quelque chose qui transcende les frontières des genres. Pour les gens qui écoutent vraiment du Power Metal c'est peut-être comme ça tous les jours, votre vie doit alors être fantastique et je dis ça le plus sérieusement du monde.

Je me dis qu'il y a des genres comme ça – comme le Black Sympho et EMPEROR – ou j'ai dû brûler les étapes, j'ai dû cramer ma capacité d'appréciation dans un contact trop prolongé avec les plus ardents des volcans, avec les plus brillantes des étoiles, tel un Icare de la musique mes ailes ont fondu et je me suis retrouvé précipité sur la terre sans espoir de pouvoir voler à nouveau. Mais si vous me voyez ainsi, destiné à rester cloué au sol, ne me prenez pas en pitié. J'ai dans ma folie et malgré mon erreur, réussi à dérober des rayons comme celui-ci dont la lumière ne semble jamais vouloir cesser d'illuminer ma vie. Je ne crois pas être à plaindre.