Bon sang, vous vous imaginez vous, monter sur scène tout seul, avec une guitare entre les mains, un micro devant, une BAR derrière, et assurer le One-Man Show Death Metal le temps d'un set au sous-sol d'un bar avec un rassemblement de chevelus crasseux bourrés pour public ? Eh ben des mecs comme Peter Hasselbrack, ils le font même au beau milieu de Fests. Avec les pilliers INSIDIOUS DECREPANCY et PUTRID PILE (et dans une moindre mesure SYPHILIC, PURULENT INFECTION et plus récemment THIRST OF REVENGE), BLOODSOAKED est désormais le fer de lance des Forever-Alone-Death-Metal-Bands US. Un premier album brutal et Old School, un deuxième Old School et chiant. Hop, on mélange les points forts des deux et on sert ce nouvel effort studio, pour moi le plus convainquant du monsieur et de loin.

En fait, les points forts des deux opus ont ici été mixés bien que certains défauts persistent. Si "Sadistic Deeds" disposait de riffs particulièrement entêtants, le tempo trop constant et l’absence de véritable brutalité rendait l'album particulièrement pénible à la longue. Ben maintenant, on retrouve un peu de la fureur de "Brutally Butchered" et ça fait vraiment plaisir. Toujours une prod au Top, avec cette batterie artificielle absolument parfaite et non-synthétique qui se remet à s'exciter sur sa caisse claire et sa double pédale à l'occasion. Un énorme changement s'opère toutefois. Le chant de notre Peter. La voix d'ours ultra caverneuse est mise au placard au profit de raclages de gorge encore plus Old-School, plus Thrash et arrachés tout en restant clairement Death. Le rendu global fait vraiment penser à du PESTILENCE, période Van Drunen évidement, avec la force de frappe d'un jeune VADER. On a vu pire comme comparaison, il faut l'avouer.

Mais BLOODSOAKED reste BLOODSOAKED, et c'est tant mieux. Du Death basique de chez basique. Des riffs bovins à l'ancienne, qu'on n'a aucun mal à retenir tellement tous sont diablement accrocheurs, des refrains ultra simplistes et efficaces à gueuler sous la douche (contenus intégralement dans le titre des morceaux, encore plus faciles à retenir et on peut même les fredonner dès la première écoute), quelques accélérations avec même de la bonne blastouille par moments... On note même un invité de marque, James Murphy (OBITUARY, DEATH, TESTAMENT... respect) qui vient poser quelques bien jolis soli mélodiques.

Mais évidement, à moins d'être un total mordu de Death Old School Moderne (individu plutôt rare donc), difficile de totalement adhérer. Autant "No God" bute totalement, "Wandering In The Dead Pool" est ultra sombre et ravageuse (décélération de folie sur le refrain), "Consume The Flesh" particulièrement sinistre et plombée et "Mauled" montre carrément le bout de son blast... Autant l'ensemble reste relativement monolithique et dépourvu de véritables aspérités. La grosse demi-heure passe toute seule et fait remuer la tête, même souvent carrément à s'en décrocher les cervicales, mais on gagnerait à avoir des séquences rapides plus... rapides. L'esprit Old Skull total, assumé et revendiqué veut ça, aucun élément actuellement en vogue ne se greffera sur cette galette fleurant bon la nostalgie certes. Mais des séquences brutales plus incisives ne rendraient l'album qu'encore plus jubilatoire et insuffleraient la variété qui fera la différence. La preuve ? Le réenregistrement de "Grinding Your Guts" du premier album, juste énorme.

"The Death Of Hope" n'a donc pas grand chose à voir avec sa pochette hideuse (ça partait pourtant d'une bonne idée), et malgré une banalité presque effarante, ce bon petit album de Death à Papa peut s'enfiler en toutes circonstances de par sa solidité et son potentiel headbangant, et se révèle la meilleure œuvre de son géniteur à ce jour. Robuste et distrayant, sans prétention aucune à part quelques larmes nostalgiques. Bon travail, mention Bien avec les compliments du jury.

Zboing : du Death basique de chez baseux suffisamment bien troussé et énergique pour mériter l'attention de tous, à défaut de coller une énorme baffe...

3,5/5.