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BM / SHOEGAZE / AMBIENT  |  STUDIO

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2010 Help A Body

WESTERING - Help A Body (2010)
Par ENLIL le 30 Mars 2011          Consultée 2096 fois

Ce fut une histoire courte et sans lendemain. WESTERING, one-man-band ricain signé chez Paradigms Recordings, débarqua plus ou moins à l’improviste chez moi un jour de Janvier sale et pluvieux, "Help A Body" sous le bras. Teint cendreux, mine rêveuse et mélancolique, d’emblée WESTERING m’intrigua par son air indolent, et, dès l’entame du titre éponyme que je buvais à pleines oreilles, m’apparut plein de promesses. WESTERING depuis est contraint de garder le silence, prostré quelque part au fond un carton, parmi les mites et la poussière. Muselé, congédié par votre indélicat serviteur, le plaisant avait fait durer la conversation. Quelques mots, le silence même, parfois, valent plus qu'un discours pénible.

A priori pourtant rien ne laissait présager ce rejet : Black Metal et Shoegaze, après tout, misent tous deux sur l’esthétique mur du son, grattes-brouillards, amplitude sonore, bruit, patin couffin. Même si les blackeux, plus proprets et sensibles qu’on ne pourrait le croire (doux euphémisme), ont plus tendance à retenir le côté pop et tourner leur BM en niaiseries romantiques, jugez ALCEST. THE ANGELIC PROCESS, malgré un côté synthétique et pas mal de facilités interdisant une trop grande désorientation, parvenait tout de même à développer une « pâte sonore » éruptive, faites de déflagrations mammouthesques et de colonnes cinéraires s’élevant démesurées au ciel. Le problème est que si WESTERING mise tout autant sur la largesse des grattes et la création de tons, manque de pot ces dernières sonnent plus langoureuses qu’autre chose. Et la langueur, dans un genre pareil, commence franchement à me casser les burnes. On dirait une version BM mais adoucie d’ISIS, sans scorie, sans profondeur ni hermétisme réels, alors qu’avec une telle orientation, on était quand même en droit d’attendre à ce que le bouzin se pose en monument inaccessible et fascine, distant, via l’exhibition de colossaux et minéraux moellons. Poli, avec un son que je trouve peu naturel, WESTERING s’engage dès la première piste sur un chemin balisé qui me fait grincer des dents.

Ce grincement pourtant ne porte pas vraiment à conséquence; dans l’absolu j'en fais abstraction et basta. En revanche, je ne fermerai pas les yeux sur deux points impardonnables : d’une, le fait que les première et dernière pistes (les meilleures, comme par hasard) apparaissent un peu comme l’œuf les comprenant toutes, et qu’après avoir écouté ces deux-là ben on a entendu le discours plus faiblard - forcément - de leurs consœurs. Deux pistes consistantes, c’est bien mais ça n'a jamais porté un album, un E.P aurait largement suffi. De deux, que le parti-pris de WESTERING, qui est d’alterner courtes plages ambient (pas plus de 2 minutes en moyenne, au moins on a pas le temps de s'emmerder c'est déjà ça) et pistes de BM shoegazeux aurait pu être une bonne idée si ce dualisme ne trahissait pas une homogénéité des tons et des textures intéressante les 20 premières minutes, mais assommante à la longue. La très belle exception "I Soon Will Be Myself Again" relève le niveau avec ses grattes aqueuses aux drones luminescents, noyées dans un lit de distorsion et de reflets ambient fugitifs.

Tout, de "My Naked Hands", "Gestures in the Dark", en passant par "An Old Confusion" n’est en effet que fillers, déclinaisons inconsistantes de "We Buried Him Preciously", complaisance des mêmes plans, des même systématismes et sonorités (leads aquatiques et tout le tremblement), ressassement tout court quand Bryan Thomas, à court d’idées bien avant la moitié d’"An Old Confusion", a dû en avoir marre, levant le pied et décidant de répéter ad nauseam le même motif pendant tout le reste du morceau. C’est la fête. Sauf qu’on s’emmerde et que la combine se voit comme le poireau de Lemmy au milieu de la figure. Alors certes, le propos est porté à l’hypnotisme (ou à quelque chose qui se veut tel), à la réalité qui vacille via ces plages d’ambient tonales, oniriques (pour certaines réalisées à la truelle, "Only Forever" et ses hauteurs insupportables), ces émergences de zoulis et intriguant reflets, pleins d’iridescences tout ce que vous voulez, mais que voulez-vous que je vous dise si ça ne marche pas, et que c’est fort peu pour faire décoller franco un album ? En attendant, on n’a plus qu’à aller au resto se commander un bon vieux LURKER OF CHALICES bien saignant (ou alors du steak tartare de LEVIATHAN, ça doit pouvoir se faire, aussi).

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- Bryan Thomas (tout)


1. We Buried Him Preciously
2. Only Forever
3. My Naked Hands
4. To Lurch And Fail
5. An Old Confusion
6. I Soon Will Be Myself Again
7. Gestures In The Dark
8. Vestiges
9. White Haired



             



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