Attention, qu’importe le contenu du disque, remarquons dès à présent que le groupe BANGALORE CHOIR a décidé de concourir dans la catégorie "la pochette de disque la plus moche depuis l’Histoire de l’Humanité". Soyons certains de son potentiel en la matière, le groupe a mis toutes les chances de son côté. Même Johnny Hallyday a le bon goût de conserver ce genre de visuel uniquement pour son merchandising.

Bon ceci dit, BANGALORE CHOIR est un groupe qui avait tout pour réussir mais sur lequel la "scoumoune" a décidé de s’acharner. Formé en 1991 autour de David Reece, chanteur intérimaire du groupe Allemand ACCEPT dès 1989 après le départ d’Udo. Il participe donc à l’album mal aimé des teutons "Eat The Heat". C’est donc sur ce ciment pourri que BANGALORE CHOIR voit le jour. Le virage FM pris par les Allemands à l’époque n’était pas au goût des fans, Reece retourne aux Etats-Unis pour s’atteler à son nouveau groupe dont le postulat pop hard se veut plus assumé que jamais. "On Target (1992)" voit le jour. Le disque est produit par Max Norman (OZZY OSBOURNE, MEGADETH) et les titres co-écrits par Aldo Nova (Céline Dion, Garou) et Jon Bon Jovi qu’on ne présente plus. L’album ne séduit pas grand monde malgré les personnalités en présence et les musiciens Ian Mayo et Jackie Ramos ne se font pas prier pour rejoindre BAD MOON RISING, le groupe de Doug Aldrich (guitariste chez DIO).

Manque de bol, David Reece est têtu. Il reforme donc BANGALORE CHOIR, dix-huit ans après son split et offre à la surface du Monde sa dernière offrande intitulée "Cadence". Pour ainsi dire, rien n’a changé. Le groupe délivre un Hard Rock sauce américaine, l’étiquette en vigueur est aussi appelée AOR. Le bon en arrière est surprenant, on se croirait revenu dans les années 80’s. Les morceaux sont simples, efficaces et les refrains fédérateurs pullulent à foison. A commencer par le titre d’intro (après "Wahzoo City", un prélude inutile) "Power Trippin’" entrainant. Reece, très en voix chante comme à la grande époque, puissant soit, mais avec aussi tous les tics horribles qui en découlent. Les notes aigües des vocaux de "Tomorrow" ressurgissent d’un autre temps. De mélodies, il en est énormément question ici et "Martyr" en dégouline à ne plus en pouvoir. Le ton global de l’album se situe dans le mid tempo ("Survival Of The Fittest"), les soli sont légion sans être renversants de technicité ("Heart Attack & Wine "). Ca joue pourtant sans temps mort et cela reste une énorme qualité. Et mine de rien, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ça ne se vautre pas dans la ballade à outrance et c’est un autre bon point ; sur treize titres, seules "Still Have A Song To Sing" et "Dig Deep" placées l’une derrière l’autre en milieu d’album.
Cet exercice de style quoique mielleux s’accommode bien à l’ensemble. De toute façon, rien ici ne s’apparente à un déversement de violence. Tout au pire à AEROSMITH du pauvre et jamais trop loin d’un BON JOVI non plus. La production est fluide et colle parfaitement au côté vintage des compositions. Pas mauvais mais pas de quoi se relever la nuit non plus.

On ne peut pas dire que c’est nul et inintéressant, mais c’est daté, trop. Ce disque est avant tout conseillé aux puristes. Espérons que le groupe en vendent quelques brouettes de plus que leur premier album, mais ce n’est pas gagné, avec la crise de l’industrie du disque !! Ils ont encore mal orchestré leur retour. Saluons la prise de risque à défaut de se satisfaire de leur échec. Quand la poisse te tient…...

Note : 2,5/5