Il y a des mecs qui me font marrer… Vous savez, les sosies d’Elvis ou de Johnny. Ces gars-là sont tellement fans qu’ils ne peuvent envisager leur vie autrement qu’en se grimant pour entrer dans la peau de leur idole. Tant mieux pour eux si c’est leur came. Il y a aussi le cas des tribute band qui n’ont pas d’existence propre en dehors du groupe qu’ils vénèrent et des mêmes chansons qu’ils reprennent inlassablement, soir après soir… Et puis, il y a le cas BIG BALL ! Ce n’est pas un tribute band, ni un sosie physique d’Angus… mais ça en est un sosie sonore ! Non, franchement soyons sérieux les gars ! BIG BALL, c’est de l’AC/DC (from Germany), la classe en moins…

Car, ici, point de références au détour d’une chanson, non, tout du début à la fin, des guitares à la batterie, en passant par la basse et la voix du chanteur, respire, transpire le AC/DC. Ça en devient gênant tellement les chansons de ce premier album font penser à tel ou tel titre du légendaire combo australo-écossais ! On pourrait ainsi écrire des équations sur toute la page du style : ″Big Ball Crew″ = ″Givin The Dog A Bone″ mais la lecture de cette bafouille deviendrait insupportable... Il faudra quand même m’expliquer pourquoi tant de groupes talentueux galèrent à trouver des maisons de disque alors qu’ici, on ne peut pas faire plus clone ! Quel intérêt de sonner à ce point comme un autre groupe ?

Et puis là où un AIRBOURNE réussit à sonner AC/DC tout en proposant sa vision des choses, ici, on s’enfonce dans les abîmes du pompage éhonté. Non, franchement, ça ne part de nulle part et ça ne va pas très loin. BIG BALL nous sert la plupart du temps du mid-tempo rock’n’roll (parfois saupoudré de relents bluesy) avec les mêmes gimmicks que ce que produisent les frères Young depuis plusieurs décennies. Le chanteur nous propose des vocalises au croisement entre Brian Johnson et Udo Dirkschneider. Chose assez curieuse, la production, relativement propre, a été concoctée par Dennis Ward (mais dans quoi a-t-il mis les pieds ?).

Alors, oui, ça le fait le temps d’une écoute. « Yeah, baby, c’est rock’n’roll ! » Peut-être, mais après quelques autres passages dans le mange-disque, la choucroute devient assez indigeste, d’autant que le tout n’est pas très « marrant ». A la limite, ça aurait été fait avec une pointe d’humour (du vrai !), on y aurait des moments de pur délire ou de défouloir… Même pas ! Tout ceci est trop sérieux pour être crédible et ça devient très rapidement lassant. Et ce n’est pas avec un semblant d’humour cradingue tel que l’affectionne... AC/DC (bien sûr) que la pilule passera plus aisément : ″Porna Lisa″, ″Killdozer″…arf ! C’est finalement très dommage car les musicos (qui souhaitent apparemment garder l’anonymat ou qui veulent entretenir un certain mystère tant il est difficile de trouver des infos les concernant) savent jouer, c’est indéniable !

Sur la page d’accueil du site officiel de BIG BALL, il y a écrit : « Si vous n’aimez pas AC/DC, vous nous haïrez ; pour les autres : let’s rock »… Certes, j’aime AC/DC mais les gars, je suis désolé, je crois que je vais quand même passer mon chemin et « rocker » ailleurs !