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BLACK/AMBIANT/DRONE  |  STUDIO

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Lexique black metal
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2007 II
 

- Style : Mare Cognitum

SPECTRAL LORE - Ii (2007)
Par ENLIL le 13 Février 2010          Consultée 1832 fois

L’objet, tout d’abord… rarement il m’a été donné d’admirer un tel ouvrage. Un superbe coffret en bois, fait main et sobrement gravé, dont l’échancrure révèle le gris laiteux d’un paysage s’enfonçant dans une mer de brume. A l’époque limitées à 50 exemplaires, les pièces furent épuisées au compte goutte dans les années 2007. Aux dernières nouvelles, on essaierait de nous faire croire que le passage au numérique, et, qu’à terme, la dématérialisation de tout support physique ne changeraient rien quant à notre perception de l’œuvre, et, surtout, quant à l’investissement de l’artiste pour son art. Fadaises que tout cela ; fadeur et légèreté n’en dérivent que trop souvent dans le cas contraire.

Vain orgueil de collectionneur mis à part, la musique de SPECTRAL LORE est à l’image de son contenant. Artisanat d’une production sèche, équilibrée, sans fioriture ni flons-flon superflu, parfum rustique fleurant bon le bois et la combe, pour une orientation au demeurant méditative.

Mais cessons de causer effluves, dévoyons maintenant : dès que les premières acoustiques saisissent de leur limpidité et de leur rosée vespérale, c’est au DRUDKH d’"Autumn Aurora" que ces échos d’ombres et de lumières nous renvoient ; à la justesse harmonique d’un "Nucleus Torn" dont les immiscions sous la sylve matinale auraient alors gagné en acuité. Mais la comparaison s’arrête là, et la bête de l’Hélicon, plus turbulente et cyclothymique que jamais, entend bien faire fi d’une quelconque capture au collet de références évidentes.

Car traquée par l’œil mort de l’analyste, sa tendance au changement de fourrures intempestif en dit long sur sa filiation. Un héritage protéiforme, BM aussi bien guerrier qu'ambiant allant du Drone (le dense "Recoiling Beneath the Waves") à l’acoustique ; d'un luxuriant panel de tons et d’expressions, souvent à l’intérieur d’un même morceau. "The Thorns That Guide My Warpath" en est l’exemple emblématique ; 24 lénifiantes minutes d’une prolixité coulant de source, à l'appui d'une assise black mélo de facture conventionnelle, et, refluant des ponts de guitares sèches couronnées de brumes atmosphériques, leads triomphaux et trémolos virulents laissent place à un final contemplatif d’une rare justesse. Comme une voie anticipée tandis que le compas indique l'être et son crépuscule, alors que la bête dévoile deux penchants de plus en plus marqués.

Protée laisse alors place à Janus. Black ambiant et Drone, deux faces complémentaires : car à mesure où le chasseur s’enfonce sous les frondaisons, la poursuite physique se fait quête intérieure, le déluré belliqueux se renverse en douloureuse résignation (le lancinant "To Wither In Silence And Dismay"), l’intellect prend le pas sur le muscle bandé. Alors, la contemplation devient souveraine.

"Toward the Great Crossroad" et la spatialisation panoramique de son lead, comme son final ambiant aux consonances Vinterriketiennes, annonce l’excellence du tryptique à venir. "Leaving The Stars Far Beyond", "Through An Infinite Dreamscape", autant d’instrumentaux aux surimpositions de riffs noyés d'un feedback miroitant ; pour l'un, rythmé par la diffraction d'un beat électronique détachant l'esprit du corps, et pour l'autre, de strates de bourdons fuzzy s'élevant pour mieux s'étendre en des déliés acoustiques d'une pureté irréelle. Loin de prendre la répétition comme condition sine qua non de l'immersion, Ayleoss fait du dynamisme sa signature. Ainsi l'évolution de l’abyssal "Recoiling" coincé entre les deux pièces suscitées, dont le grondement drone intime au regard de scruter l’insondable …

D'une telle profusion inspirée par les Muses, la question du bon agencement se pose. Or le tissage est homogène, et malgré les coutures parfois un peu grossières (une BAR que l'on aimerait voir remplacée par un vrai batteur), ce manteau des Sept Lieues demeure agréablement fruste et enveloppant. Si l'intuition aigüe du beau paraît si prégnante, c'est qu'Ayleoss se retient de toutes mignardises, d'un "joli" parfaitement superflu. On en vient ainsi à regretter la piste de clôture, même si bien composée, ambiant naïf d'un cheap dénaturant, à l'invitation percussive grossière. Mais qu'importe cette répugnance, devant l'entièreté d'une démarche n'admettant que peu de fautes de style ? Il n'appartient qu'à nous de mirer les reflets de cette petite gemme dénichée sur le sol Grec.

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- Ayloss (tout)


1. Introitus
2. The Thorns That Guide My Warpath
3. Towards The Great Crossroad
4. Leaving The Stars Far Behind
5. The Drone's Journey, Recoiling Beneath The Waves
6. Through An Infinite Dreamscape
7. To Wither In Silence And Dismay
8. Where Nature Will Not Ever Yield To Man



             



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