D’un côté vous avez les vrais pilotes, ceux qui sont aux commandes d’avions pointus et de l’autre vous avez les branleurs, ceux qui rêvent de piloter des avions pointus. WAKING THE CADAVER fait partie de la seconde catégorie. Non content de voir le Metalcore s’approprier le Death Metal et l’accommoder à sa sauce plastique, certains se permettent le luxe de se dire slam et de le revendiquer en lettres capitales dans un slogan qui pue : SLAMMING GORE GROOVE qu’ils disent…

WTC est une petite chose sans intérêt. Pourtant c’est avec conviction que je me lance dans la redécouverte du Deathcore, histoire de cerner les choses plus précisément sans avis néfaste. Malheureusement je ne suis pas très emballé par ce que WTC me propose. Car ce combo n’est rien de moins qu’un groupe brutal parmi tant d’autres. Ses tentatives slam se soldent par un échec et le quintet du New Jersey manque cruellement d’imagination. Le son est mauvais. Certes c’est gras parce que leur Death se veut gras. Certes les breakdowns et les moshparts sont là et le slam (notamment) raffole de ces méthodes. Mais voilà tout ceci est un leurre.

La musculation futile du quintet me laisse de marbre. Je m’en fous ce ça soit violent ou spontané… Ça n’a ni la couleur et encore moins la saveur du slam mais bel et bien celles d’un Deathcore basique. Pourtant le combo y croit, surtout en ce qui concerne l’exercice vocal orchestré par Don Campan où certains de ses passages sont vraiment poussifs et peu soutenus qu'ils en deviennent risibles ("Connoisseurs of Death"). Chaque morceau se veut couillu (la patate en moins) et donne dans un balai appauvri avec tout ce toc qui lui va si bien. Ça hérisse les poils des brutes épaisses qui (je l’espère) ne tomberont pas dans le panneau de ces faussaires. Naturellement quelques parties sont très remuantes et donne le feu vert aux rots vulgaires de Don. Mais bon, que voulez-vous ? Il y a une différence très nette entre être et avoir l’air. WTC lui, ne ressemble à rien.


On dit que le ridicule ne tue pas et bien les gars WTC devraient méditer là dessus avant de proposer n’importe quoi. Pourtant il n'y a rien de mesquin à dire la vérité surtout quand celle-ci nous crève les tympans. Pas d’ambiance. C’est mal fichu. Aucune saveur véritable ne ressort de tout ce bourbier. Ca patauge inutilement dans l’eau du bain et ça colle à peine à nos semelles, un comble quand on se dit slam. Avec ses onze titres et ses 26 minutes "Perverse Recollections of a Necromangler" retombe comme un pénis mou sur la face du pauvre auditeur qui croit trouver une bonne affaire. Que ce soit du gravity blast anodin (au son indigent) qui aggrave la situation au lieu de l’embellir, à ce rythme inerte à la séduction absente, WTC ne donne pas envie… Mais comme il n’est rien, il ne nous donne pas grand chose finalement.


Un mot :
On m’a littéralement chié dans les bottes avec DIP alors que celui-ci était vraiment intéressant. Là on pourra dire le contraire sur WTC, n’est ce pas ? Non seulement ce n’est pas du slam mais en plus le résultat est vraiment médiocre pour du Deathcore. C’est clair, ce n’est pas avec WTC que vous allez bander sec !


Alors épargnez vous cette corvée (car elle en est une) de ce substrat nauséabond d’un Deathcore brutal et grotesque. Et par la même occasion, épargnez moi aussi les grandes phrases du parfait musical, il y a bien assez de groupes et de bons disques pour que l’on puisse faire la différence !