HOLY SHIT ! Un de mes gros coups de coeur de l'année 2007 est de retour dans les bacs ! SSS, le combo de Liverpool nous revient déjà, serait-on tenté de dire, avec rien de moins que 17 titres ! Tout énervé par la track list, je propulse la galette dans mon avaleur et je reprends vite conscience... que nos Anglais font du thrash crossover ! Soit un compteur temps qui affiche 25 minutes en tout et pour tout ! L'immense majorité des titres tourne autour de la minute (avec de rares morceaux qui réussissent péniblement à doubler le temps d'écoute !).
Alors comment vous décrire mon enthousiasme exacerbé lorsque je découvre de nouveau un premier titre instrumental en guise d'introduction ! Il allait nous refaire le même coup ! Une bombinette de crossover qui défouraille méchamment ! Hourra ! Liverpool en force !!

Et là, c'est le drame, tout s'enchaîne...
Certes, ladite montée en puissance introductive est vraiment réussie, ne laissant pas présager de la suite de l'œuvre, dans tous les sens du terme: tentez l'expérience avec des ami(e)s, personne ne s'attendra à voir débouler « Oil and Water » par la suite ! Basse claquante et p'tit riff thrashcross' classique. Pas mal... Mais on entre dans un segment thrashcore un poil trop prononcé, peu utilisé jusqu'alors par le groupe. Nos gaillards y ajoute des gros morceaux de punk (« Can't burst the bubble »), en toute logique, offrant ainsi des tracks de 20 secondes qui semblent être interprétés en apnée... Notre écoute s'en inspire grandement malheureusement: l'aspect monobloc et ultra compact de chaque (micro) titre pourra rendre difficilement abordable ce « The dividing line ».

On doit attendre « Thrash with a small Moustache » pour retrouver le style SSS qui avait tant fait mouche lors du premier skeud ! On en profite pour piller allègrement chez les voisins de MUNICIPAL WASTE (titre délire et construction du morceau), lesquels ne sont pas réputés pour avoir également un esprit novateur dans le genre !
« Invertebrate » nous offre enfin notre premier gros break de fin dans la plus pure tradition du genre ! Bon dieu que c'est bon !
« Purple Reign » participe à la fête, en tout cas du bon côté, tout comme « Cherry Island » ou « Last Defence » (et son nanosolo du tonnerre !)

Titre instru « Hammerhead » faisant la part belle dans son final à Magill qui nous fait claquer sa quatre cordes (tout comme sur « Ride the best – Fuck the rest », morceau phare pour les amateurs de bassistes) avec bonheur. Il n'en demeure pas moins que l'inspiration n'est pas au rendez vous, comparée à l'opus précédent (tout simplement jouissif de ce côté). « Flick the Switch », troisième de la catégorie rehausse le niveau... On commençait à désespérer...

Il n'en demeure pas moins que ce combo d'anglais est toujours aussi attachant: Foxy possède un timbre de voix qui se prête à la perfection au genre (je suis vraiment fan de son travail mise à part l'horreur suraigue sur « 3:06 », qui n'est peut être pas de son fait), Magill n'est pas en reste (je viens de l'écrire un peu plus haut), Dave et Broomo sont toujours de la partie (le premier sans doute en retrait sur cet opus) avec un souci de bien faire évident...
Il vous faudra ainsi atteindre le tout dernier morceau de la galette « Unrest in the Northwest » pour savourer une franche réussite: que ceux qui n'ont pas reconnu l'intro hommage à SUICIDAL TENDENCIES et son « You can't bring me down » quitte la pièce de suite ! Calme et posé avant le déluge de décibels, le tout servi sur lit de riffs tour à tour mélodieux puis tranchants comme la lame d'un rasoir. Joli boulot ! Comme quoi, quand on veut, on peut ! Merde !

Mais rien n'y fait, cela ne prend pas à l'échelle de l'album... Ou en l'occurrence, qu'à moitié.
La déception est grande: sans réellement se "planter", SSS nous sert un album trop facile, sans grande imagination et ce, dans une période faste pour le genre, synonyme de concurrence acharnée. Et là, aucune faiblesse ne saurait leur être pardonnée... Trop « quelconque », peu inspiré donc.
« You'll never walk alone » est la devise des supporters du F.C Liverpool à l'attention de leurs joueurs... J'applique cette maxime à l'attention de mes chouchous de SSS... Allez les mecs, la confirmation n'est pas ratée mais bon, j'attends mieux: je reste derrière vous, à vous soutenir pour la suite. Mais là, vraiment, non. C'est juste pas possible avec un opus trop moyen.
A bon entendeur...


Verdict: 2,5/5.

Top: « Unrest in the Northwest », « Thrash with a small moustache », « Time's Up », « Invertebrate », « Cherry Island ».