Anders Zackrisson est rarement cité lorsqu’il s’agit de désigner le meilleur vocaliste metal. Peu le connaissent, finalement, aujourd’hui plus que jamais puisqu’il a mis en suspens sa carrière voila près de sept ans.
Et pourtant, l’ex-chanteur de NOCTURNAL RITES continue d’être gratifié d’un fan-club impressionnant et ce, en dépit du black-out artistique qui le caractérise.
Enfin, à vrai dire, qui le caractérisait...

Non, DESTYNATION n’est pas sa nouvelle équipe.
Seulement, évoquer DESTYNATION, c’est avoir une forte pensée pour lui. Car cette nouvelle formation suédoise lui voue un culte, à lui et à la première mouture de NOCTURNAL RITES, celle-là même sur laquelle Anders posait merveilleusement bien sa voix. Le style décliné est effectivement le même, au point que « Rising Up » propose des titres que l’on aurait pu croire composés par les auteurs de « Tales From Mystery And Imaginations », à ceci près que DESTYNATION n’est pas encore au niveau de son aîné. Et comme pour mieux recueillir l’essence qui fit de NOCTURNAL RITES un formidable groupe (et justifier ma longue introduction consacrée à l’ex-chanteur de NR), c’est Anders qui a été choisi pour masteriser le premier album de cette sympathique formation suédoise.

DESTYNATION ne révolutionnera pas le heavy metal, c’est un fait. Après, force est d’avouer que le travail fourni s’avère particulièrement soigné.
Je le répète, NOCTURNAL RITES s’impose comme le patron à partir duquel a été élaboré « Rising Up », avec une préférence pour la période « Tales From Mystery And Imagination » et « The Sacred Talisman » ; pour la période Anders Zackrisson, donc (« Shadowgate », « Rising Up », « Book Of Doom »).
On décèle aussi sur « Rising Up » des relents de WARLORD, avec ces quelques passages heavy dark (« Evil Tonight »).

« Rising Up » est un condensé de titres épique où le chant passe constamment de la gravité à l’optimisme, une alternance caractéristique de pas mal de formations suédoises.
Les meilleurs titres sont probablement le technique « Freedom », le fouillé « The Shadows Remain », « Book Of Doom », « Spirits » et son atmosphère saisissante ou encore l’épique « Resign In Flames ».

La production est étonnamment bonne dans la mesure où « Rising Up » a été enregistré dans le propre studio de DESTYNATION.

Pour la petite histoire, DESTYNATION s’inscrit un peu comme une renaissance puisque les suédois sévissaient depuis 1995 sous le patronyme ETERNIA. Enfin, « sévissaient », c’est beaucoup dire, ETERNIA n’étant jamais parvenu à s’extirper de cette longue période où les démos constituent l’ordinaire d’une jeune formation. Le substrat d’ETERNIA devait pourtant être intéressant au vu de la qualité de « Rising Up », composé par les mêmes cervelles. Ce changement de nom n’est artistiquement pas justifié puisque le style d’ETERNIA à DESTYNATION est exactement le même ; il symbolise uniquement le désir des suédois de faire table-rase du passé et de partir sur de toutes nouvelles bases, l’une d’entre elles étant le partenariat avec les grecs de Sonic Age Records.

Un bon petit album, bien fait, bien pensé et attachant. Pourtant, s’il faut retenir « Rising Up » comme un bon premier jet de la part de DESTYNATION, je ne peux m’empêcher de le voir comme l’album annonçant le retour d’Anders Zackrisson dans le monde du metal. Un retour discret, certes, le monsieur ne nous ayant pas même gratifié d’une ou deux lignes de chant. Mais un retour qui se cristallisera probablement définitivement lorsque PLANET STORM, la jeune formation qu’il vient d’intégrer, aura terminé de composer son premier album !