Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Bangkok Babes n'est pas un nouveau venu dans le paysage du hard rock. En effet, ce quintette norvégien a fait ses premiers pas discographiques en 1994 avec le EP "Trash n' treasures", qui contenait 6 titres. Le combo norvégien a dû donc attendre 9 ans avant de pouvoir sortir son premier véritable album, intitulé "Locket n' chain". Les gars de Bangkok Babes doivent certainement être animés d'une patience infinie et d'une foi à toute épreuve pour cela, car bon nombre de groupes auraient jeté l'éponge dans pareille situation...

Musicalement, Bangkok Babes est décrit comme un groupe influencé par AEROSMITH et GUNS N' ROSES. En écoutant attentivement "Locket n' chain", on se rend compte que c'est effectivement le cas, et on peut même ajouter comme influences FASTER PUSSYCAT, CINDERELLA, voire POISON. Voilà donc un album qui a tout pour m'intéresser.

Et il ne m'a pas fallu plus d'une écoute pour accrocher à cet album. Dès "Chronical tragedy", on perçoit chez cette formation les capacités à écrire des compos accrocheuses, efficaces, convaincantes: au début de ce titre, on entend la minuterie d'un réveil, puis la facette hard rock n'roll, mâtinée de relents sleaze, prend tout de suite le dessus, d'autant que les Bangkok Babes y mettent tout leur enthousiasme, beaucoup de punch et on se laisse volontiers séduire par l'aspect entraînant de cette compo.

Nos 5 compères n'en restent pas là et alignent d'excellents titre qui font mouche tels que "Wasted advice", un titre mélodique ultra-accrocheur, roots avec une approche du groupe assez personnelle, un refrain beau à pleurer et des guitares électriques et acoustiques qui se superposent, "Take what you want", un mid-tempo hard groovy, joyeux qu'on situe à mi-chemin entre AEROSMITH et PoOISON avec, en particulier, ces lignes de basse qui rappellent "Unskinny bop", le mid-tempo sleaze et cradingue "Bred in the bone" avec la voix modulable du chanteur Daren H. Stone et que n'auraient pas renié GUNS N' ROSES et FASTER PUSSYCAT à la fin des 80's, "Locket n' chain", un mid-tempo hard rock n'roll bluesy à l'ambiance cabaret qui swingue à mort et démontre que le retro, dans la musique, a vraiment du bon. Comme autres (très) bons morceaux, on ajoutera également "Once smitten", une compo hard bluesy catchy qui fleure bon les 70's et pourrait rassembler tous les bikers avec ses riffs rugueux, l'accrocheur "Whipping the horse", ainsi que "Wine, une compo à la fois entraînante, contagieuse, groovy(ah, ces lignes de basse !), parsemée de cuivres, avec un refrain monstrueux et ultra-"aerosmithique" dans son propos.

Pour compléter ce disque, on retrouve sur celui-ci 2 ballades: "Is that you" est une ballade à la fois très entraînante et belle à pleurer, tandis que "Running out of time", sympa mais sans plus, est plus mélancolique et rappelle(de façon trop ostensible, peut-être) ce que faisait AEROSMITH dans les 80's/90's(c'est dans le même esprit que "What it takes", "Cryin' " ou encore "Ain't that a bitch").

Au final, Bangkok Babes aura été pour moi une excellente surprise, une superbe découverte. La voix du chanteur Daren H. Stone, modulable, fait un peu penser à celle de Stephen Shareaux(ex-KIK TRACEE). En tout cas, ceux qui cherchent un groupe de hard rock n'roll aux relents sleaze, voire glam peuvent investir les yeux fermés dans cette galette.