Je n’ai pas aimé Awaken The Dragon , c’est un fait. Mon attention pour PAZUZU était redevenue moindre jusqu’au jour où j’ai lu sur le net que le duo de SUMMONING (dont je suis un fervent fan, j’aime bien le dire) avait entièrement composé ce premier opus de PAZUZU, And All Was Silent… , et même mieux, que c’était le TOUT premier album auxquel les deux bonshommes avaient participé ensemble. Ouaouh, c’est un scoop…mais franchement je préfère le dire tout de suite, c’est certainement pas une fierté.

Donc voilà, on aurait pu prendre cet album sous deux angles. Soit on y voyait la germe du génie SUMMONING, parlant à travers un minimalisme éminemment calculateur, soit on y voyait tout simplement un énième album d’ambient médiocre, non, mauvais, qui cache son manque incomparable d’idée derrière un concept soi-disant mystique.
Après pas même quelques écoutes, on se rend vite compte que la première solution est bien peu crédible. La seconde en revanche se rapproche certainement beaucoup plus de la vérité, à ceci près qu’il paraît que cet album est l’un des premiers du genre (si on fait remonter le fameux « genre » aux BO de Nosferatu ou Haxän, on est quand même loin du compte), DONC il est illégitime de dire que And All Was Silent est un « énième » projet médiocre. Mais à vrai dire que ce soit le premier ou le dernier, le résultat est le même.

Blabla inutile qui ne vous dit rien sur l’album. Alors l’album l’album, que dire de l’album, mis à part sa très basse qualité, le fait que c’est répétitif, longuet, chiant… Bon mis à part ça, comme la marque de fabrique du groupe le veut (ou le voulait), le principe de chaque morceau est assez simple : suivre un concept médiéval sombre à travers des textes parlés avec pleins de voix différentes (grosses voix de démons, succube en chaleur, voix doucereuse et délicate, hurlements grouillants ou carrément torturés parfois à la limite du ridicule, timbre monocorde d’incantation…), en allemand et en anglais la plupart du temps, français sur un morceau… On entreverra enfin un peu de chant féminin (parce que au bout de 40 minutes de blabla, même aussi varié que ça puisse être, ça fatigue les oreilles) sur « Forgotten Scrolls ». Le morceau est d’ailleurs au passage pas trop mal, quoique très basique.

Les compositions sont très faiblardes. Chaque morceau tournant autour d’un thème principal répétitif qui manque sévèrement d’inventivité et n’évite presque jamais le cliché…quand ça devient plus long, comme sur « Incantation of fire god » ou « Ask My Dying Soul » et leurs effets horrifiques qui se veulent hypnotisants, et sont très vite pénibles. On pourra percevoir un début d’idée sur « La barronnesse et le démon » (même si tout ça est relégué, en français, par une mise en scène assez moyenne), mais même à côté de ça, les claviers ayant un son de jouets pour enfants de deux ans, et n’étant pas utilisé de manière pertinente, il ne reste plus rien pour nous plonger dans un début d’atmosphère moyenâgeuse.

« And All Was Silent… » a quand même un intérêt, celui d’illustrer parfaitement la partie du dark ambient la plus primaire. Un album qui, à mon avis (qui n’est pas humble du tout, vous l’aurez remarqué par mon manque total d’ « objectivité »), est surestimé, et complètement dispensable (encore plus que Awaken The Dragon).