Et bien, on peut dire que lorsque Vain a sorti en 1993 "Move on it", son troisème album studio, la surprise était de taille chez certaines personnes. En effet, nombreux étaient ceux qui pensaient que Vain avait disparu de la circulation, le déferlante grunge ayant contribué à modifier la donne au sein du paysage musical américain.

Beaucoup de groupes de hard US ont soit disparu de la circulation, soit vu leurs ventes d'albums baisser ou, pire, retourné leurs vestes en changeant de style musical et en reniant leurs racines. Avec la sortie de "Move on it", on pouvait alors se demander à quelle sauce Vain allait manger ses fans.

A voir la pochette de l'album et la façon dont le lettrage du logo a été modifié, on peut supposer que Vain a obliqué vers une musique plus 70's, voire une attitude plus "flower-power". Pour le côté "flower-power", c'est discutable. En revanche, pour la musique, on ne peut nier sa connotation 70's. En effet, lorsqu'on écoute attentivement le mid-tempo "Breakdown"(une véritable perle !), le planant "Whisper", "Long time ago", qui alterne passages heavy et moments plus softs, "Hit & run", un mid-tempo bluesy assez proche des Rolling Stones, le superbe "Planets turning" qui figurait déjà sur le précédent opus "All those strangers" dans une version différente, pour s'en apercevoir. Ceci dit, on reconnaît tout de même la patte du groupe grâce à la voix de Davy Vain et les côtés mélancoliques et émotifs restent présents, comme l'atteste le somptueux "Ivy's dream". Quand à l'énergique "Ressurection", il renoue avec les débuts de Vain, tandis que la ballade "Crumpled glory" est plutôt sympa dans le genre.

Il est dommage que certains titres tels que la ballade "Family" et "Get up" gâchent l'impression positive que laisse cet album. D'autre part, par rapport au premier album("No respect", pour rappel), "Move on it" est moins punchy, moins débordant d'enthousiasme, ce qui en a peut-être rebuté plus d'un à l'époque.

Dans l'ensemble, ce troisième album de Vain reste assez satisfaisant, malgré ses quelques points faibles. On ne peut nier la sincérité de la démarche du quintette californien à une époque où certains étaient tentés de succomber aux tendances du moment. D'autre part, à titre anecdotique, l'ex-batteur de Guns N' Roses Steven Adler est présent sur 3 titres.