Recherche avancée       Liste groupes



      
DJENT/METALCORE  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2021 1 Eternal Blue
2025 Tsunami Sea
 

- Style : Architects, Tesseract
- Membre : Iwrestledabearonce

SPIRITBOX - Tsunami Sea (2025)
Par DARK BEAGLE le 17 Mars 2025          Consultée 267 fois

Avez-vous lu "la Femme de Ménage" de Freida McFadden ? Sinon, il est impossible que vous n’en n’ayez pas entendu parler, c’est la hype littéraire du moment, l’autrice se payant le luxe de faire partie des écrivains à avoir vendu plus d’un million de livres du même titre en France (et ce, grâce au format poche). Mais inutile de se pencher sur ses suites. Après, pour faire une comparaison qui va en faire hoqueter certains, AC/DC a mille fois plus de façons de recycler un riff que elle ses intrigues, ce qui fait que vous conseillerais plus de lire "Shit" de Jacky Schwartzmann (ou "Kasso"). Bref, vous allez me demander ce que McFadden vient faire là et quel est le rapport avec SPIRITBOX. C’est facile : la hype. Pour la littérature, Tik Tok et Instagram sont de gros prescripteurs. Pour la musique, surtout Metal, c’est un brin différent, mais le résultat est le même : le groupe de Courtney Laplante et Mike Stringer était déjà gros et attendu avant d’avoir sorti son premier LP, "Eternal Blue", qui n’avait convaincu ni Remissa ni moi. Nous devions en attendre trop et le soufflé était retombé mollement. Ce "Tsunami Sea", je n’en attendais finalement pas grand-chose. Et il m’a décalotté la boîte crânienne.

La pochette est extrêmement sobre. Elle n’est pas forcément très belle, mais elle dégage un truc, une certaine mélancolie. Il n’est pas trop difficile de deviner que ce disque va parler d’introspection avec cette dualité que nous offrent ces deux visages séparés par la vague. Le champ lexical utilisé par Courtney Laplante va être très aquatique et même s’il n’est pas présenté comme tel, ce disque va parler de l’isolement dans lequel nous pouvons nous enfermer, de la dépression qui peut s’ensuivre. La jeune femme l’a rappelé dernièrement, elle vient de Vancouver Island, une région canadienne un peu isolée, où les habitants vivent constamment avec le peur d’un big one, un de ces tremblements de terre dévastateurs qui pourrait provoquer un tsunami qui couperait ce coin du reste du monde. Et elle a, avec son Mike Stringer de mari, essayé de retranscrire cela en musique. Et le résultat est pour le moins réussi.

Si "Eternal Blue" commençait doucement avec "Sun Killer", un morceau calme, SPIRITBOX ici aligne les uppercuts d’entrée de jeu. "Fata Morgana" est une entame assez monstrueuse, totalement maîtrisée. Le riff de guitare est colérique, la section rythmique est monstrueuse. D’ailleurs Zev Rosenberg est un véritable atout pour le groupe. La versatilité de son jeu permet aux musiciens de voir plus loin que le bout de leur nez et d’oser certaines choses sans que cela ne soit préjudiciable tant cela se fond bien dans l’ensemble. Mais revenons à "Fata Morgana" un instant. Courtney y va de son growl et la jeune femme se veut bien plus convaincante dans l’exercice qu’elle ne l’a été sur le premier essai du groupe, même si elle n’était pas ridicule pour autant. Mais ici, elle laisse exploser une rage intérieure contrebalancée par des passages en voix claire où elle excelle. Elle devient plus complète derrière le micro et à travers elle la formation se trouve fortifiée.

"Eternal Blue" louvoyait entre les morceaux calmes et les décharges Djent et Metalcore, mais il lui manquait une unité. "Tsunami Sea" est quant à lui plus homogène, plus dense, tout en étant plus équilibré. Et surtout, le travail d’écriture est remarquable. Beaucoup des idées misent en place ici restent bien en tête, que ce sont ces voix un peu robotiques qui se fondent bien dans les compositions ("No Loss, No Love"), ou encore ces parties Trance/Electro qui se couplent aux guitares ravageuses de "Crystal Roses" (une tendance que l’on avait déjà pu découvrir, timidement, sur l’EP "The Fear Of Fear" paru en 2023 et qui devient plus usuelle ici, faite avec pragmatisme tant cela se fond bien dans l’ADN du groupe). Bien entendu, certaines compositions posent un peu le jeu, à l’instar du title track ou de "Deep End", d’autres se montreront plus nuancées, mais globalement, SPIRITBOX se montre très frontal. Des titres comme "Black Rainbow" ou "Soft Spine" ne font pas dans la dentelle, ce sont de véritables décharges de violence, rageuses à souhait.

Et au milieu de tout cela, un titre va faire à lui seul la synthèse de cet album : "A Haven With Two Faces", tout en contraste, qui joue sur une mélodie un peu triste, calme, qui évolue sans cesse jusqu’à ces gros assauts électriques qui viennent doper l’ensemble, un ensemble qui aurait très bien pu vivre sans tant ce morceau avait déjà tout pour lui. Et ces accès colériques ne viennent pas le gâcher, au contraire, ils viennent lui donner l’impulsion nécessaire pour qu’il prenne encore plus d’ampleur, pour qu’il marque clairement les esprits. Assurément, une future tuerie en live, qui ne devrait laisser personne indemne. C’est également ce morceau qui vient amorcer ce que l’on pourrait appeler le « ressac » de ce disque. La fin de l’album se voudra plus posée. Comprenez par là que les morceaux ne partent pas en décharges fulgurantes et en screams étrillés constamment.

C’est d’ailleurs dans cette dernière partie que se situent les morceaux qui flirtent le plus avec l’Électro, où les titres se font quasiment plus dansants, comme si l’obscurité et le pessimisme qu’elle engrange se dissipaient petit à petit. "Deep End" fait ressortir tout l’aspect Pop que l’on pouvait retrouver sur "Eternal Blue" et cela permet de terminer en douceur, de souffler après le tsunami sonore qui nous a renversé juste avant. Le livret indique que ce morceau est dédié à Bill Crook, qui avait fait partie du groupe de 2018 à 2022. Courtney ira plus loin en disant que tout ce disque est à la mémoire de leur ancien bassiste. Pouvait-il en être autrement ?

Lorsque que j’avais rédigé la chronique de "Eternal Blue", j’avais écrit les phrases suivantes : « Sans vouloir être mesquin, j’attends le second effort de SPIRITBOX. Pour entendre si je me suis trompé, bien que je craigne fort de ne pas me faire d’illusions dessus. » Je dois admettre que je suis content de m’être trompé quant aux capacités de la formation, qui prouve ici qu’elle a du talent et qu’elle est capable de marquer les esprits. Je ne peux pas décemment dire de se remettre en question, car pour quelques chroniques négatives, les avis ont plutôt été encourageants pour ce disque. Cette mandale, je me la suis prise dans la tronche comme une vague vicieuse, qui était prête à m’entraîner plus loin, au large. "Tsunami Sea" est un excellent disque et c’est pour moi une excellente surprise tant j’y suis allé avec un couteau entre les dents et un a priori des plus négatifs. Heureusement, seuls les idiots ne changent pas d’avis.

Note réelle : 4,5/5.

Morceaux préférés : "Fata Morgana", "Black Rainbow", "Soft Spine, A Haven With Two Faces", "Crystal Roses", "Deep End".

A lire aussi en DJENT :


THE CONTORTIONIST
Exoplanet (2010)
Tombé à l’heure pour être moderniste




VILDHJARTA
Måsstaden (2011)
Un nouveau classique


Marquez et partagez






 
   DARK BEAGLE

 
  N/A



- Courtney Laplante (chant)
- Mike Stringer (guitare)
- Josh Gilbert (basse)
- Zev Rosenberg (batterie)


1. Fata Morgana
2. Black Rainbow
3. Perfect Soul
4. Keep Sweet
5. Soft Spine
6. Tsunami Sea
7. A Haven With Two Faces
8. No Loss, No Love
9. Crystal Roses
10. Ride The Wave
11. Deep End



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod