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- Style : Psychonaut 4, Anti

APATI - Eufori (2009)
Par STORM le 9 Juillet 2023          Consultée 482 fois

Récemment je vous avais parlé d’ANTI, avec le très psychiatrique "The Insignificance Of Life". Pour vous donner quelques nouvelles, ANTI ne va toujours pas mieux, il va donc falloir surseoir un peu les demandes de photos dédicacées mes ami(e)s. Pour continuer dans l’ordre alphabétique, je n’ai pas beaucoup à descendre sur la liste car je m’arrête rapidement à APATI et c’est là que les choses se gâtent.

APATI ne draine pas les mêmes ambiances qu’ANTI, mais partage l’estime pour le désenchantement. À la différence notable qu’APATI, est un vautrage en règle dans le stupre. La musique sent à plein nez l’étouffement programmé, la mort imminente, les viscosités toxiques, le foutre infecté. APATI est un des porte étendard d’une ode à la défonce et à la débauche. Les paroles expriment tout ce désordre, d’un anéantissement progressif de soi par des conduites ordaliques. L’épreuve mortelle a eu lieu, puisque Oberlag, le chanteur principal, en a terminé avec l’existence, suite à un shoot surdosé de méthadone en 2011, clouant sempiternellement le groupe.

APATI exprime avec "Eufori", cette quête suspendue sur une corde raide au-dessus d’abîmes maléfiques et souriants. La musique ne porte aucun espoir, ni aucune considération à l’âme humaine ; les sujets deviennent de simples objets, disqualifiés du règne des vivants, au service express des drogues et des conduites à risque. Cependant, APATI n’est pas seulement un présentoir de substances actives et d’automutilations, mais bien une entité qui aura délivré un album fort intéressant. J’aimerais vous prescrire certaines tracks qui me semblent avoir quelques effets secondaires très positifs sur la pensée. Je veux vous parler notamment de "Likgiltighetens Slutstation" (=la fin de l’indifférence) et de "Allt Jag Aldrig Haft"(=tout ce que je n’ai jamais eu). Ces deux pistes sont empreintes de mélodies très entêtantes, servies par des riffs absorbants et véhiculant une complète tristesse et une rancœur extrême de l’existence. La programmation des cymbales fouette les neurones, les guitares entraînent vers la noyade l’auditeur, qui peine à garder la tête hors de l’eau, tant la mort s’agrippe et tire sur le corps, pour gagner les hauts-fonds. Ces deux titres constituent, selon moi, les deux temps forts de l’album et sont aussi deux hymnes de DSBM. J’y retrouve toute la pertinence de la démarche d’APATI.

Oberlag délivre, dans sa prestation vocale, une flambée d’un fluide de haine contentée et de pulsions auto-agressives maladives. Son timbre réfléchit un grand désespoir, une incompréhension de la destinée et du temps à venir. On le dirait porté par un automatisme mental. Vous savez ce mécanisme sournois, d’une voix externe qui ordonne à l’esprit de commettre l’irréparable sans en donner son reste ! L’album ne comporte cependant pas que des morceaux intéressants, quelques-uns semblent dispensables mais collent à la globalité de "Eufori". Je reste marqué par les ambiances dégagées d’APATI, qui semblent ne pas jouer une scène. LIFELOVER partage aussi ce même degré d’authenticité, et Nattdam, l’un des principaux compositeurs de cet autre groupe suédois, ira rejoindre Oberlag à son tour, deux mois plus tard dans les abysses.

Il ne donne pas très envie cet escalier qui fait office de cover, n’est-ce pas ? Ce lieu de shoot, que l’on imagine, n’est que le soutien de corps chancelants et tombants, simples vestiges à venir, perdus dans le vice et le remords dévorant. Oberlag, Patient C. et C9HA3N (= une molécule appartenant à la classe des amphétamines), sont des parias et le font bien sentir sur "Eufori", qui est et restera, un très bel album de DSBM, loin, très loin des facéties d’adolescents pré-pubères, ou d’autres pseudo-dépressifs qui remplissent cette scène. APATI c’est du dur, de la dure, des titres qui se réduisent en poudre et se shootent pour électriser le cerveau. APATI est mort, c’était écrit, c’était une trace, une ligne et le groupe l’aura user jusqu’à la lie. AMEN !

Note réelle : 3,5/5.

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- Patient C. (guitare, basse, synthétiseur, paroles)
- Oberlag (chant, guitare, paroles)
- C9h13n (paroles)


1. Höst
2. Sömnlösa Nätter
3. Nykter Idag
4. Eufori
5. Likgiltighetens Slutstation
6. Verklighetsflykt Är Min Verklighet
7. En Gammal Vän
8. Livet Ur En Dåres Synvinkel
9. Blodrött Hav
10. Allt Jag Aldrig Haft



             



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