Il n'y a pas à dire, fouiller sur le net en quête de groupes à découvrir peut parfois s'avérer payant. Je ne vais pas refaire l'historique mais bon entre MAJESTY OF REVIVAL, INEXORUM ou encore NIGHTED, j'ai été plus que chanceux lors de mes vagabondages. Aujourd'hui nous allons nous intéresser à KRUSNIX, groupe de Thrash originaire de Singapour, formé en 2016. Une démo de deux titres sortira cette année-là puis le groupe mettra cinq ans pour sortir finalement son premier album, "The Constitutional Sacrifice".

Il peut faire débat mais c'est l'artwork en premier lieu qui m'a donné envie de m'intéresser à cette formation. Tout d'abord, pour la police choisie concernant le nom du groupe qui reste dans la pure tradition des groupes Thrash et puis j'aime beaucoup les couleurs choisies et le thème bien sûr, avec ce Colisée qui en impose. Mais est-ce que KRUSNIX en impose également ?

Oui. Passons à la conclusion.

Non ? Bon déjà, l'opus est court. 33 minutes seulement mais 33 minutes intenses ! Le groupe est venu pour en découdre et le moins que l'on puisse dire c'est qu'on se fait littéralement assommer par la musique des Singapouriens. Ici vous n'entendrez pas de soli de fou à la MEGADETH ni d'ambiances sombres à la SLAYER. Non, musicalement, KRUSNIX évolue plutôt dans un Thrash qui n'est pas sans rappeler les derniers KREATOR. Vocalement aussi, Syed Muhammad Afiq est parfois très proche de Mille Petrozza, peut-être même en un peu plus agressif voire même plus "hystérique". Écoutez "Krusnified" et vous comprendrez le lien évident entre les deux groupes.

Comme dit plus haut, l'album se veut intense du début à la fin. Les guitaristes nous assomment à coup de riffs tranchants, la batterie déroule, tous les éléments pour avoir un bon disque de Thrash sont réunis. Ça passe à une vitesse folle, le groupe arrivant à varier son propos pour ne pas lasser l'auditeur et en nous livrant sept titres de haute volée. J'ai apprécié la micro-partie Metalcore sur le titre éponyme avant de repartir sur du gros riff Thrash. Également, sur "On High Bid", KRUSNIX se paie même le luxe de nous claquer des "whohoho" dignes d'un titre de Heavy et le résultat est plutôt bon malgré les limites vocales perceptibles du chanteur quand il utilise sa voix claire.

KRUSNIX ne se contente pas de dérouler des riffs à 200 bpm, ceux-ci sont variés comme en témoigne "Mangoat", énorme type mid-tempo qui gagne en lourdeur à ses riffs pachydermiques sur sa première partie. La volonté principale de KRUSNIX est l'impact et là-dessus, le pari est réussi. Quant aux soli, ils sont, à l'instar d'un KREATOR, très mélodiques. On ne relancera pas l'éternel débat des soli de SLAYER mais je suis plutôt de la team KREATOR, à savoir beaucoup de mélodies et que l'ensemble soit propre.

Notons quelques bémols toutefois. Parfois le chant ne prend pas comme le montrent les lignes sur "On High Bid" qui tombent à plat ou encore une tendance à en faire un peu trop sur les hurlements. Rien de bien gênant cependant.

L'album est extrêmement court, à peine 33 minutes, mais 33 minutes sans aucun répit. Vu l'intensité de l'opus, je trouve pour le coup que la durée est adéquate. À chaque écoute, le constat est le même, je prends mon pied. J'aime ce Thrash si mélodique et si addictif et il me tarde d'entendre la suite des aventures de KRUSNIX.

Note réelle : un bon 3,5/5 pour l'aspect "in your face" qui fait du bien.