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POST-METAL INSTRUMENTAL  |  STUDIO

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2020 Maudits
 

- Style : Mastodon, Russian Circles
 

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MAUDITS - Maudits (2020)
Par HAPLO le 23 Mars 2021          Consultée 1654 fois

Waooouuuuuuu… un nouveau ch’tit groupe de Post Metal Ambient Doom qui nous sort son tout premier album…

- Ouaip, on va encore se tartiner des plages mystiques de trois plombes en espérant que le prochain riff qui a un peu de sens arrive avant que l’on ne s’écroule de sommeil en bavant sur son canapé…

Rhooooa… Un jeune combo de frenchies composé de trois instrumentistes sans partie voix…

- Et ben là, c’est carrément bâché ! Bonjour le marathon instrumental qui tourne en rond en alternant les démonstrations techniques et les soli masturbatoires jusqu’à écœurement tout ça en singeant les poids lourds internationaux du genre (parce qu’en France, môssieur, on ne sais pas faire dans l’original !).

Et ben non. MAUDITS n’est rien de tout cela. Et c’est même plutôt l’inverse !

C’est d’abord trois zicos qui sont tout sauf des lapins de six semaines et qui ont manifestement bien baroudé avant d’en arriver à composer puis accoucher de leur premier-né éponyme, notamment porté par un solide projet musical qui ne tient ni de l’onanisme ni du plagiat.

C’est ensuite un parti-pris artistique pour un Metal Atmo purement instrumental, qui évite habilement le risque d’enlisement marécageux inhérent au genre, au sein duquel l’absence de dimension vocale est adroitement compensée par des jeux d’instruments dynamiques, variés, qui rendent la musique de MAUDITS vivante et par instants réellement habitée.

C’est enfin un feeling et une technicité indéniables (si, si ce grand écart est possible !) portés par un mix de qualité permettant à l’auditeur d’apprécier pleinement l’univers sombre et mélancolique déployé par MAUDITS. J’ignore d’ailleurs depuis combien de temps nos trois loustics se côtoient musicalement parlant mais l’on ressent clairement une très belle osmose de cœur et d’esprit à l’écoute des six titres qui meublent ce premier set primordial paru en octobre 2020.

Et cette écoute, c’est avant tout la découverte d’une musique pleine, qui occupe l’espace, dont les facettes successives s’inscrivent les unes après les autres dans le tableau que nous dépeint MAUDITS : des ambiances prenantes, progressives, aux mélodies envoûtantes qui charment par leur équilibre (aucun instrument n’est mis en avant de manière abusive) et l’art des douces variations qu’y insufflent les musiciens. Une guitare oscillant entre arpèges veloutés et riffs tranchants, une basse ronde, présente, audible et enfin une batterie fichtrement dynamique, aux toms percutants et à l’attaque variée sont ainsi complétés par des claviers discrets tout en étant bien présents ainsi que des violons venant enrichir ponctuellement cette base déjà joliment mélodieuse.

L’art de MAUDITS tient tant dans ces passages aux tendances marquées que dans la qualité des transitions qui les unissent : qu’il s’agisse de séquences au sein d’un unique morceau ou même des titres entre eux. Exit les ruptures brutes de décoffrage sympathiques comme une vitre que l’on fracasse et bonjour les variations sibyllines, progressives, où quelques notes viennent s’ajouter, où un jeu de cordes se fait plus ferme, où un contre-temps apporte sa différence. MAUDITS explore ainsi en douceur (mais sans lenteur) des paysages sonores allant de la plage atmosphérique planante aux échos et aux arpèges dépouillés, jusqu’à la ligne rythmique musclée aux atours saturés où viennent s’intercaler des thèmes lead agressifs, en passant par des séquences soft-groovy au beat percutant et à la basse conquérante.

Cet ensemble riche, mouvant, vivant, donne des morceaux aux teintes uniques dont les atmosphères se complètent finement : l’auditeur, avec ses préférences personnelles en la matière, y découvrira de jolies trouvailles dans lesquelles il se projettera avec ferveur mais sans pour autant être rebuté par le reste de l’opus dont les nuances savent y conserver la cohérence d’ensemble.

Pris dans la toile traîtreusement tissée par MAUDITS (je ne suis pas un aficionado invétéré de l’Instrumental Post Metal Ambient Doom moi !), et nourrissant à ce titre une certaine appréhension de me faire dévorer par la grosse araignée velue de l’ennui, je me suis allègrement fais piégé par le très véloce "Résilience", armé de sa chouette ligne rythmique conductrice aux variations multicolores elles-mêmes portées par une batterie en embuscade, mais également par le surprenant et atypique "Grain Blanc" construit sur l’opposition d’une séquence ultra groovy aux jeux rythmiques trépidant face à des passages bien plus bourrins où de gros riffs velus s’additionnent à la double grosse caisse…

Petite mention spéciale au titre éponyme d’ouverture qui, du haut de ses 13’10 mn (pari risqué pour lancer le schmilblick sur un premier album dont le genre n’est quand même pas super populaire…) parvient selon moi à très dignement à projeter ses rets accrocheurs, fort de son intro planante dont le thème mélodique imprègne encore la rythmique principale puis le doux crescendo qu’elle nous propose vers ce jeux arpèges-basse-batterie aux multiples reflets qui conduit au final vers ce thème violonesque repris ad libitum… en France môssieur, on a peut être pas des OPETH à tous les coins de rue mais à écouter des combos comme MAUDITS et ce qu’ils proposent sur un titre comme celui-ci, je me dit que l’on ne doit vraiment pas se plaindre et profiter de ces talents !

Alors c’est vrai qu’a contrario, des pièces comme l’échoïfiant "Liminal" (avec son arpège final maniaco-désaxé qui n’a pas été sans me rappeler la BO de la première version du jeu Diablo) et le clôturant "Solace", tout en flattant ma petite zone de nirvana mystique, ne sont néanmoins pas parvenus à me faire rentrer de plain-pied dans l’Atmo de MAUDITS : leur zénitude bienveillante et le fait qu’ils ne dénotent pas avec le reste m’ont évité le décrochement. À saluer.

Avec ce premier chapitre paru durant une période virussante ô combien compliquée pour exercer son art et porter un album, MAUDITS signe un opus réellement surprenant, fait d’une musique vivante, inspirée, et qui se suffit amplement à elle-même sans qu’on ait à la surcharger pour compenser l’absence de chant (il n’y a d’ailleurs à proprement parler aucun solo digne de ce nom  mais ça non plus, ça ne manque pas). "Maudits" s’écoute comme une parenthèse entre deux mondes avec, il faut l’avouer, une petite peur initiale de s’égarer dans un labyrinthe instrumento-nombriliste, mais une fois la plongée achevée, et bien on s’étonne de la trouver trop courte…

Juché sur le toit de l’Institut médico-psychiatrique (service des dépressifs Ambient Doom) de Glatigny les Feuillères, je resserre doucement mon étreinte autour du cou de l’infirmier que je suis parvenu à prendre en otage… prêt à lui injecter ma seringue d’eau de javel dans le flanc. La banderole affichant un très subjectif mais mérité 4/5 à ce bel album des MAUDITS qui m’ont réveillé de ma transe cathartique claque au vent sur la façade de cet asile de dingues… Ils arrivent !

- pour l’attaque et le style : "Resilience",
- pour le groove punchy : "Grain Blanc",
- pour les accrocs d’ambiance (ou les pervers nostalgiques de Diablo!) : "Liminal".


Ps : bon vent à MAUDITS en souhaitant qu’ils (re)trouvent au plus vite leur public qui les attend.

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- Olivier Dubuc (guitare, effets,)
- Anthony Gillet (basse)
- Christophe Hiegel (batterie)
- Session Et Guest :
- Emmanuel Rousseau (claviers, samples, arrangements de cordes)
- Caroline Bugala (violons)
- Dehn Sora (voix, thérémine, bruits sur 'liminal')


1. Maudit
2. Résilience
3. Liminal (featuring Dehn Sora)
4. Grain Blanc
5. Solace
6. Verloren Strijd



             



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