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- Style : Me And That Man, Rosalie Cunningham

TWIN TEMPLE - Bring You Their Signature Sound... Satanic Doo Wop (2018)
Par DARK BEAGLE le 18 Novembre 2020          Consultée 1293 fois

Un coup d’œil à la pochette devrait vous indiquer quel style pratique TWIN TEMPLE sans que le doute ne soit permis. Une femme dénudée, surmontée d’une tête de bouc qui évoque gentiment Baphomet, du sang… Tout laisse penser à du Black Metal bien old School, voire un hommage sexy – si le genre vous fait vibrer le caleçon, chacun ses goûts - à BATHORY. Puis arrive le nom de l’album, à rallonge et qui provoque forcément un moment d’arrêt : "Bring You Their Signature Sound… Satanic Doo-Wop". Du Doo-Wop ? Sérieux, keskecé ? Les amateurs de vieux Rock'N'Roll, de Rhythm And Blues et de Gospel reconnaîtrons ce dérivé de ces genres, à la base essentiellement vocal avant que ces harmonies ne se posent sur une base que nous jugerons plus conventionnelle aujourd’hui (guitare, piano et batterie, des cuivres…). Il est toutefois bon de noter, par rapport au titre de l’album, qu’il y a une base somme toute catholique dans le style.

Voilà voilà. Donc non, TWIN TEMPLE, bien qu’il ait fait la première partie de GHOST par exemple, n’est assurément pas un groupe de Metal. Tant pis pour ceux qui ont cliqué sur la pochette parce qu’il y a une paire de nichons et un appel à Satan dessus. Mais bien au-delà de la musique en elle-même, le fond est susceptible d’intéresser le public le plus chevelu, ou au moins d’aiguiser sa curiosité. TWIN TEMPLE, c’est avant tout un duo, formé par Alexandra et Zachary James, qui a eu la réflexion pas forcément stupide de savoir si seule la musique Heavy et totalement Metal soit la seule à pouvoir évoquer le satanisme ? Se disant occultiste, le couple (eux ne font pas croire qu’ils sont frère et sœur) exprime ses opinions à ce sujet (mais pas que) à travers les paroles des chansons, englobées de sons qui fleurent bon les années 50.

Alors il convient tout de suite de préciser que le titre est une publicité » un peu mensongère : ce disque n’est pas que du Doo-Wop, il couvre un spectre musical plus large, nous retrouvons très bien du Rhythm And Blues, que de la Soul, avec des touches plus exotiques, comme une espèce de Tango décadent sur "Santa Muerte" (un des très bons morceaux de cet album). Cet opus est d’ailleurs sorti une première fois en 2018, via un tirage limité (666 copies, comme de bien entendu) avant que Lee Dorian (CATHEDRAL) ne tombe dessus et décide de signer les Américains sur son label Rise Above, une signature pour le moins incongrue, mais pas si étonnante que cela quand on connaît un peu le personnage. L’effort est repressé en 2019 en respectant le son mono d’origine, qui confère un aspect « authentique » à la musique pratiquée ici.

Ce qui attire tout de suite l’oreille, outre le côté suranné de l’ensemble, c’est la voix d’Alexandra qui n’est pas sans évoquer celle d’une défunte qui avait marqué son époque. Et non, pour une fois je ne vais pas glisser le nom de Janis Joplin et Patti Smith est à date toujours en vie. Ici, c’est plutôt du côté de Amy Winehouse qu’il faudrait se tourner, il y a des intonations assez similaires et le même genre de sensualité qui s’en dégage. Elle en impose, dans un registre à la fois si proche et si éloigné de la Britannique, donnant une véritable présence et prestance à l’ensemble ("The Devil Didn’t Make Me Do It", "Sex Magick", "I’m Wicked", "Lucifer, My Love"…). Elle est la reine (en noire) ici et personne ne pourra la déloger.

La face A se veut très conventionnelle, des titres qui remuent un peu (non, inutile de faire souffrir vos cervicales) laissent de la place pour des compositions plus lentes mais toutes aussi enflammées, tandis que l’autre côté du vinyle peut être considéré comme sa dark side : plus ambitieuse, plus variée, mais également plus explosive dans le traitement vocal ("Femme Fatale"). Les deux instrumentaux "In Lvx", "In Nox") qui entourent les trois titres de la face B font office d’alpha et d’omega tant ces trois morceaux semblent se fondre ensemble, pour former une longue suite. Puis il y a cette ghost track qui n’en est pas vraiment une, mais plutôt une initiation au satanisme de base via une messe noire qui peut prêter à sourire.

Mais voilà, la musique, c’est une partie du décorum et le concept, gentiment cliché, fonctionne surtout avec le visuel. La pochette déjà est évocatrice, le clip dont est tirée la photo ("Sex Magick") est très explicite et les prestations scéniques donnent lieu à une espèce de grand-messe en noire dont Alexandra est la maîtresse de cérémonie. Et forcément, sur disque, il y a les paroles qui ne jouent pas que sur les Plans du Malin, même s’il en est souvent question. Il y a également une approche assez féministe sur certaines questions. Après tout, les premières féministes ont été accusées de copuler avec Satan et ont fini pour la plupart sur le bûcher et cela permet de boucler la boucle avec une certaine élégance.

Mais du coup, sans tous ces éléments, sans les paroles sous les yeux et si nous n’avons pas un niveau d’anglais suffisant pour capter toutes les subtilités des paroles, que reste-t-il ? Un album de vieille musique, véritable hommage à des genres disparus ou en perdition qui se traîne une image un peu sulfureuse et là, pour le coup, ça ne fonctionne pas. Pas pour le public Metal en tout cas, qui ne s’y retrouvera pas forcément sans quelque chose de plus complet. De ce fait, le pari n’est pas forcément gagné pour TWIN TEMPLE, malgré des qualités assez évidentes et un goût du kitsch au moins aussi prononcé que chez CRADLE OF FILTH.

Personnellement, j’ai passé un très bon moment à l’écoute de cet album très court (trente-cinq minutes sans le culte sataniste à la fin). Il est plaisant mais je ne le qualifierai pas de sans prétentions. Il évoque le concept amené par COVEN il y a des décennies en arrière, mais sans sonner de la même façon, il vaut même mieux éviter de s’attendre à quelque chose de proche de ce dernier quand on s’attaque à TWIN TEMPLE. Il reste que ce disque est très agréable, bien qu’il aurait peut-être plus sa place sur Forces Parallèles alors que son sujet concerne plus le lectorat de Nightfall. Ah ! Cruel dilemme ! Si vous êtes curieux, allez jeter une oreille dessus, cela vaut le détour, mais attention, cela pourrait vous plaire.

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   DARK BEAGLE

 
  N/A



- Alexandra James (chant)
- Zachary James (guitare)
- Line-up Inconnu Pour Le Reste.


1. The Devil Didn't Make Me Do It
2. Lucifer, My Love
3. Sex Magick
4. I Know How To Hex You
5. I'm Wicked
6. In Lvx
7. Santa Muerte
8. Let's Hang Together
9. Femme Fatale
10. In Nox



             



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