Shameless est le projet glam/heavy-Rock du bassiste allemand Alexx Michael et du chanteur Steve Summers(Pretty Boy Floyd), auquel vient se joindre en tant que guest Stevie Rachelle (chanteur de Tuff). Ceci dit, n'allez pas pour autant croire qu'il s'agit là d'un vulgaire side-project. En effet, "Splashed" est le 3ème album studio de Shameless et fait suite à "Backstreet anthems"(1999) et "QUEEN 4 a day"(2000).

La 1ère chose qui interpelle, c'est le visuel de la pochette mettant en relief une nana super canon (le genre de nana qu'on aimerait croiser à tous les coins de la rue ;-)). Mais le doute peut envahir l'acheteur de disque: et si ce n'était qu'un gimmick, ou un cache-misère? Que nenni ! Car "Splashed" s'avère être un super album avec de vraies compositions de qualité. Si les influences de Mötley Crüe et Poison sont perceptibles, Shameless parvient toutefois à développer un répertoire qui lui est personnel et, surtout, très inspiré. Qui plus est, le groupe s'est attelé lui-même à la production de l'album.

Les chansons, assez variées, sont dans l'ensemble fun, accrocheuses, parfois aeriennes, avec une légère pointe de subversion(mais pas trop). On ne se lasse jamais d'écouter en boucle le candide "Don't hesitate", très Rock n'roll; "Love game" et son riff d'intro directement inspiré du sleazy-Rock estampillé 80's; mais encore l'insolent et féroce "Toy human", dont les paroles se moquent ouvertement de la societé contemporaine; "Change your world" et son refrain énergique appuyé par une section rythmique qui pète le feu.
Parmi les autres bonnes surprises, signalons la ballade au piano "She's not comin' home", triste et émouvante; "Operator", une ballade acoustique qui rappelle un peu "Every rose has its thorn"(de Poison), mais dont le refrain vous donne envie de jammer avec vos voisins de pallier. Et comment ne pas mentionner "U&I", titre sorti d'on ne sait où dont le début calme laisse croire qu'il s'agit d'une ballade langoureuse avant de surprendre l'auditeur en l'assaillant de riffs heavy et venimeux. Steve Summers donne, à sa façon, de l'impulsion aux compos avec son timbre vocal à mi-chemin entre Vince Neil et Stephen Pearcy; tandis que Stevie Rachelle opère dans un registre un tantinet plus rugueux comme le prouvent les 2 titres sur lesquels il chante: "I love the way U make me sick", punchy à souhait; et "Getaway", un mid-tempo entêtant. La paire guitaristique B.C/Keri Kelli, venue prêter main forte au projet, fait montre d'un jeu solide et privilégie l'efficacité à la démonstration superflue, tant en acoustique et en rythmique qu'en solo.

J'ai beau chercher la petite bête dans tous les sens, je ne trouve vraiment aucun défaut majeur à cet album. Tous les titres (j'ai bien dit: TOUS) sont taillés pour la scène. En tout cas, ça fait rudement plaisir d'écouter un album de hard/glam aussi excitant, plein de punch et de panache comme celui-là. Sans être révolutionnaire, Shameless a nettement plus de personnalité et d'attitude que bon nombre de combos encensés par la presse. Et arrive à point nommé pour démontrer que le glam n'a pas dit son dernier mot et pour fermer le clapet aux pisse-vinaigre qui l'ont enterré trop vite.
"Splashed": pour le plaisir des oreilles ET des yeux. C'est ce qu'on appelle joindre l'utile à l'agréable et des albums glam de qualité comme celui-là, j'en redemande.