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2013 Ascending To The Worms

EUPHORIC DEFILEMENT - Ascending To The Worms (2013)
Par DARK MORUE le 28 Septembre 2013          Consultée 2141 fois

"Ascending To The Worms", c'est le genre d'album que t'achètes parce que tu passes une grosse commande chez un label, et que tu le rajoutes parce que la pochette est jolie comme tout et que les extraits t'ont bien botté. Et puis ça sera cool, tu vas pouvoir faire une chronique nouveauté chez Nightfall In Metal Earth supplémentaire, en expliquant à quel point c'est trop technique et trop brutal, et tout le monde sera content. Allez, on rajoute dans le panier, on écoute deux fois, hey c'est bien, c'est trop violent et tout, ouais ça déchire, vive le Death Metal.

*4mois plus tard*

Ah tiens, la Boîte à Demandes vient de me rappeler l'existence de cet album. Bon ben c'est maintenant ou jamais... Parce que bon, EUPHORIC DEFILEMENT c'est très bien, y'a rien à leur reprocher, et encore moins leur manque de talent. L'ennui, c'est qu'il pratique une musique ancrée dans un créneau plus que saturé, et sonne donc affreusement banal. Parce que ouais, la superbe pochette ne l'indique pas forcément, mais on est ici dans les terres de DISGORGE et consorts. Donc si vous voulez entendre le même album mais en mieux, rien qu'en 2013, vous pouvez vous ruer sur les géniaux WORMED et DEFEATED SANITY. Et je parle même pas des années antérieures, vu l'explosion totale de ce genre il y a une quinzaine d'années, tentez le premier GUTTURAL SECRETE ou le dernier CONDEMNED et vous m'en direz des nouvelles...

Bref revenons à nos moutons. Parce que bon, on a beau râler, il y a quand même de quoi se contenter avec cet "Ascending To The Worms". C'est très bien branlé, et surtout technique à en crever, la plupart des riffs ne feraient pas tâche chez SUFFOCATION ou DEEDS OF FLESH, mais en beaucoup plus accessible, simple et facile d'assimilation, m'voyez. Donc ben à écouter c'est cool, on en prend plein les mirettes et en plus la production du tout est parfaite, limpide et grasse. Et voilà que ça change de rythme de partout, que ça envoie du riff qui tâche, de la sombre branlette dans tous les sens, parfois avec beaucoup de succès ("Echoes/Deprivation", clairement l'hymne de la galette) mais souvent de manière bien peu mémorable.
Le souci, c'est qu'ils savent parfaitement pondre du gros riff, accrocher, faire bouger la tête, en quelque sorte bien doués pour en compiler dans tous les sens. Et vas-y que je te sors une slam part abyssale qui va te défoncer le crâne, une accélération fulgurante portée par un batteur plus que couillu, du gros riff de la mort... Mais que ça suffit quand même pas. Un truc qui manque. Et on a même un traditionnel interlude instrumental plus calme, sauf que... Sauf qu'il défonce, pas d'autre mot, "A Peaceful Descent" est une énorme réussite, taillant la part du lion à une superbe basse donnant une ambiance mélancolique... dont le groupe choisit de nous sortir violemment en calant le morceau le plus brutal de tout l'opus juste après. Ergh.

En fait, le principal défaut de EUPHORIC DEFILEMENT, c'est l'absence totale de sens de la composition. La plupart des morceaux ressemblent à un collage de riffs sans réel fil conducteur, et du coup malgré la qualité évidente des riffs qu'ils nous pondent, ben non, ça prend pas, et ce qui aurait pu être un passage marquant s'il avait été mieux amené se retrouve totalement dilué dans la masse. Résultat, une fois que l'album est terminé, on ne sait même plus quel genre ils pratiquaient exactement, vu qu'il n'y a RIEN, mais alors RIEN, qui ne nous soit resté en tête. Nan mais écoutez juste "Fragment Of The Paradigm" pour vous en rendre compte : à tous les riffs sans exception on se dit "hey, mais en fait ça bute bien !" et en fait, chaque plan sort tellement de nulle part qu'en quelques secondes on en a totalement oublié ce qu'il se passait avant. Et c'est un terrible gâchis. Ouaip, c'était brutal, et ça blastait sa race. Et y'avait un riff qui poutrait, mais on sait plus lequel. Trop d'intensité et de changements forcés le tuent quand c'est mal fait, faut aérer un peu plus que ça. Et un autre chant aiderait aussi... Là ce genre de gargouillis, c'est cool sur du Slam basique, mais quand on pratique une musique over technique qui part dans toutes les directions, ce serait bien d'avoir un truc auquel se raccrocher... Genre... Des mots ? Ou au moins des syllabes reconnaissables ? En tout cas pas de ça ici, c'est BLUUUUURGH UUUUUURGH BLUUUUH d'un bout à l'autre. Et non, ça passe pas.

Donc voilà. Bilan ? Ben "Ascending To The Worms" est un bon album, qu'on prend plaisir à écouter. Parce que c'est diablement technique, brutal, que les riffs butent, et tout. Sauf que, il manque un truc. Une étincelle, un sens du tube, quelque chose qui fasse sortir le groupe de la masse, genre autre chose que son son nucléaire et le long solo de basse servant d'interlude. Un véritable talent de composition qui ancrerait quelque chose dans le crâne des auditeurs. Là en l'état, même si on adore le style, le produit se présente dans un créneau tellement saturé qu'il aura bien peu d'arguments de vente en sa faveur. En tout cas, le jour où je me dis "hey, si j'écoutais du gros Brutal Death US qui tabasse", je me prends un GORGASM, un DISGORGE, un BROKEN HOPE, un DEFEATED SANITY voir même un PATHOLOGY si je suis totalement désespéré. Mais d'ici à ce que ce soit EUPHORIC DEFILEMENT qui y passe totalement volontairement... Il y a de la marge. La preuve, sans cette demande dans la boîte du site, j'aurais totalement oublié l'existence de cet album et cette chronique n'aurait tout simplement jamais vu le jour. Que tout le monde remercie Charles, héros de la journée et vaillant défenseur de la Brutalité Moderne !

Sbleuh : Un album que vous apprécierez beaucoup si vous avez jamais écouté de Brutal Death de votre vie. Par contre, si vous êtes familier avec la scène, y'a moyen de tout simplement négliger cet album comme un gros connard prétentieux blasé...

2,5/5.

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- Andrew Villarreal (chant)
- Juan Hernandez (guitare)
- Tom Myers (basse)
- Gabe Lopez (batterie)


1. Intro (quietus)
2. To Postulate Unconditional Perversions
3. Fragment Of The Paradigm
4. Rending Shades Of Deformity
5. Abolishing The Divine Structure
6. Dysfunction
7. Echoes/deprivation
8. A Peaceful Descent (instrumental)
9. Consume To Defile
10. Ascending To The Worms
11. Virulent Affliction



             



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