I-rré-pro-cha-ble !
"Something Wild" avait déjà fait fort, mais "Hatebreeder" enfonce définitivement le clou et propulse les CoB au panthéon des dieux du metal. On a beau cracher sur la grosse baisse d'inspiration dont le groupe fait preuve depuis quelques années, sur le fait que son public et son frontman soient un brin puérils, cela ne retire en rien le statut de chef d'oeuvre absolu du metal extrême qu'est cet album. Pas une seule piste de mauvaise, ni même ne serait-ce que faiblarde par rapport aux autres.
Le genre est indéfinissable mais est proche du power metal, en un peu plus extrême et avec des vocaux voguant du black au death, insufflant une ambiance chaotique que contrebalancent les claviers (magnifiques) et les arrangements neoclassiques. Là est à mon avis le coeur du génie des CoB, "Downfall" en étant la pièce maîtresse : une mélodie mélancolique et désésperée traversée par une rage sans commun (guitares et vocaux) : c'est beau, torturé et excessivement accrocheur à la fois. "Bed of Razors" met aussi en avant cette brillante opposition : sur fond de claviers calmes, presques enjoués, l'aspect chaotique du chant d'Alexi prend une autre dimension et plonge le morceau dans une ambiance inimitable.
Les soli sont aussi remarquables que le reste : toujours mélodiques, parfois sonnants neoclassiques (moins que dans "Something Wild"), souvent héroiques/épiques (sur "Children of Bodom") et surtout exécutés de main de maître et tombant toujours au bon moment. "Janne" est aussi inséparable de la "recette" CoB : il installe les ambiances, soutient voire défie la guitare de Laiho, tout en faisant quelques petites prouesses techniques sans tomber dans la démonstration prétentieuse.
Poli à l'extrême comme un joyau, indémodable, unique en son genre et respirant le talent tout autant que la sincérité ... "Hatebreeder" est un pur chef d'oeuvre !