Je n'avais plus écouté cet album depuis une vingtaine d'années, et il présente les mêmes problèmes que les précédents : Capricornus et Darken poursuivent leur guerre sainte contre le métronome, avec tant de hargne et de conviction que les coups portés à leur pire ennemi manquent de synchronisme même entre eux --- on ne peut qu'admirer une telle cohérence. Je me rappelais que le jeu de batterie de Capricornus était approximatif (soyons courtois), mais pas que les guitares (et les claviers) souffraient du même handicap.
Si l'on ajoute à cela quelques longueurs, des enchaînements pas toujours bien ficelés, un manque de conviction, le fait que Darken est loin d'être un "chanteur" convaincant, et que son anglais et sa prononciation rivalisent avec ce que produirait un Français très moyen et rappellent les heures les plus cocasses d'un Dor-Nu-Fauglith ("Yourrrr Djerniii is Finishaiiiiiide"), et bien, il faut finalement faire preuve de beaucoup d'indulgence et de patience pour s'enfiler cet album. J'en avais quand je l'ai découvert, je dois beaucoup plus me forcer maintenant.
Et c'est dommage, parce qu'"Immortal Pride" regorge de bonnes idées y compris à la batterie. Il mériterait un réenregistrement avec des musiciens plus compétents, voire une version en polonais comme Darken l'a fait avec l'album suivant ("Creed of Iron"), car il est palpable qu'il y est beaucoup plus à l'aise (sans grande surprise). Il est même surprenant qu'avec la notoriété incontestable de GRAVELAND, Darken n'ait pas trouvé à l'époque de batteur plus talentueux même dans leur sous-sous-milieu. Il règlera enfin ce problème à partir de "Creed of Iron", en remplaçant son cher compagnon de route par une non moins chère mais plus fiable machine.
L'Outro est en fait une version remaniée de "Thurisaz", un morceau de l'album précédent dont Darken est visiblement très fier puisqu'il en recyclera encore des morceaux par la suite (notamment sur "Białe Bestie Swaroga", voir l'album suivant).
