Autant je trouvais le premier opus fort ennuyeux, autant celui-ci m'a vraiment satisfait. Ici l'ennui n'a pas sa place et la technique hallucinante est toujours présente, mais elle sert à merveille les différentes compositions de cet album. Si je trouvais l'ouvreur de LTE 1 très accrocheur ("Paradigm Shift"), je dois dire que "Acid Rain" l'enfonce en tout point de vue. Un énorme riff de guitare 7-cordes puis de multiples leads guitare-clavier sans oublier le jeu monstrueux de Mike Portnoy ni celui-ci de Tony Levin au Chapman stick. Le thème joué par John Petrucci puis repris simultanément par Jordan Rudess aux alentours de 1'50" a de quoi dégoûter plus d'un musicien.
Mais réduire LTE 2 au seul "Acid Rain" serait fort injuste ; en effet tous les morceaux s'enchaînent sans la moindre faute de goût (cette impression est fort subjective je le reconnais!). "Biaxident" est plein de belles mélodies et est bien moins technique que le morceau précédent. "914" est une impro sans guitare très bien menée et montre tout le talent de Rudess et Portnoy (même si "Acid Rain" suffisait amplement). "Another Dimension" est plus heavy, avec des mélodies plutôt étranges. On a le droit à un break flamenco jouissif en plein milieu du morceau. Puis on arrive à la pièce maîtresse de l'album : "When The Waters Breaks", une vraie démonstration de metal prog' de 16 minutes. La perle de l'album. On passe à "Chewbacca", une autre impro sympathique, moins bonne que "914" cependant. La fin de l'album s'approche. "Liquid Dreams" est plutôt jazzy et laisse Rudess s'exprimer, tantôt au clavier, tantôt au piano. L'album s'achève enfin sur une ballade, "Hourglass", qui s'éloigne de la ballade de guitar-hero lover (cf. "State Of Grace" sur LTE 1), après 70 minutes de musique.
Cet album est la quintessence même du metal prog'. Il est aussi recommandable que "Images & Words" de Dream Theater, pour peu que l'on aime le prog' et que l'on supporte les instrumentaux.