Mon album favori du groupe tout simplement. Après un premier album coup de poing et surprenant par sa rapidité d'exécution, SLAYER nous sort un EP venu d'au autre monde avec des structures plus complexes et un niveau de violence situé encore un cran au-dessous. Je me souviens de Kerry King annonçant avant la sortie de l'album suivant qu'on ne connaissait pas encore qu'il serait "100 % plus heavy" que ce qu'ils avaient sorti jusqu'à présent. Je me disais "c'est possible ça ?". Pauvre naïf que j'étais. Et l'album est paru !
Une intro venu tout droit de l'Enfer de Dante avec ces incantations inversées pour finir sur le premier riff tueur prolongé par un rythme imposé par un Dave Lombardo possédé qui deviendra culte mais on ne le savait pas encore. Sept titres, sept portes pour l'Enfer. Sans doute l'album le plus Black, le plus Black Metal de SLAYER. Ultra malsain. Un son impossible, une batterie nucléaire et des riffs d'une violence incroyable (à resituer dans le contexte de 1985). Après le premier titre, celui qui me semble être aussi significatif de cette transformation de la Bête en Monstre est "At Dawn They Sleep" : une structure jamais entendue dans le domaine : cette intro en contre-temps, cette basse vrombissante, cette voix sortie d'un cauchemar, ces soli qui crissent comme un ongle sur tableau. Ce break central aux relents de Doom, le retour des incantations en échos pour finir sur une basse qui donne le la entraînant les guitares dans la danse macabre jusqu'à la répétition obsessionnelle du mot fatal et ultime Kill! Kill! Kill! pour aboutir sur l’accélération finale.
Culte ! Tom Araya a la rage du début à la fin et le duo King/Hanneman en mettent partout. ça riffe à tout va. Tout est nouveau, inspiré, fou. Sans doute le premier album avec une double basse en tant que telle. Lombardo vient de se couronner lui-même en tant que Roi.
... Et le son de l'album ?! Ce son qui ne sera plus jamais reproduit peu de temps avant de passer dans la machine à produire de Rick Rubin et quasiment ne plus en sortir.
Toujours autant de plaisir à sortir le vinyle pour conforter tout le bien que pense de ce joyau.
Celui qui connaît SLAYER mais n'a jamais écouté "Hell Awaits" ne connaît pas SLAYER.