Un coup d’œil sur la pochette et on se croirait déjà dans les 80's, le visage de Glenn Hughes y est exposé de trois-quarts face, ombré sur sa droite, la coupe de cheveux vaporeuse, avec effet romantique dans le regard, et la paille dans le nez est (bien entendu) coupée au montage.
On y ajoute un lettrage néon et le tour est joué.
C'est laid mais ça fait (faisait) moderne et décontracté. Cool quoi.
Heureusement sur la pochette du vinyle, on le voit également de profil suant à grosses gouttes,et ça c'est pour apparaître comme un James BROWN ou un Otis REDDING blanc, un mec qui fait de la Soul et se défonce (aussi) sur scène.
Donc à première vue, ça craint un max, surtout si on ne possède que la pochette exposée ici. (James et Otis tout de même !)
Allons plus loin et posons l'objet (forcément) noir sur la platine, alors l'impression désagréable laissée par l'artwork s'évanouit. On est ici quelque part dans la galaxie du Stevie WONDER 70's et le son n'est formaté en rien, les titres s'enchaînent naturellement tout au long des 42 minutes que dure l'album avec breaks bien sentis et fausses pistes qui démontrent la technicité des musiciens : c'est soyeux, ça groove un max et oui ça rappelle par certains côtés les deux derniers albums du Pourpre en date et même si monsieur Hughes ne se prive pas pour en faire des caisses, il oublie d'être énervant, bon point.
Pas de "tube" et c'est tant mieux, parce que si on évoque le Stevie de, au hasard "Songs To The Key Of Life" (ça tombe bien, il est sorti l'année précédente) on ne regrette pas que Hughes n'ai pas cherché à nous pondre son "Isn't She Lovely", soit un machin insipide et consensuel.
Prenons "Your love Is Like A Fire", au titre bien naze, ça commence comme une ballade et on craint le pire forcément, mais voilà, comme les autres chansons du disque, celle-ci n'a rien d'évident, les musiciens maintiennent un haut degré d'exigence et ce morceau, s'il n'est pas renversant n'est pas mauvais pour deux sous non plus.
Cet album se bonifie avec les écoutes et finalement les "I Got It Govered", "L.A. Cut off" et autres "Solution" s'avèrent être des compagnons de route des plus agréables. Tiens, même le sax sur "I Found A Woman" n'est pas horripilant, pas plus que les arrangements de cordes et ça, ça tient (presque) de la prouesse.
Maintenant, force est de constater, qu'il est plutôt cocasse d'émettre un commentaire à propos d'un disque de Funk sur un site dédié principalement aux musiques brutales et sanguinaires, parce qu'ici, chez Mister Hughes, on pète dans la soie, il faut bien le dire.
Note: 3,5/5.
