Oh la jolie découverte ! Il y a des moments comme ça, on a envie de Doom, et force est de constater que c'est pas facile tous les jours de trouver un groupe original dans le style. Bingo : cette année, c'est ABYSSIC. Une entité formée de membres pas forcément inconnus individuellement, mais qui n'ont plus du tout la même gueule une fois assemblés dans un Super Megazord.
Avant toute chose, quelques preuves immédiates de bon goût : une pochette superbe et intrigante (peinte ?), un growl caverneux fort bien exécuté, une production efficace tout en relief (ça change du Funeral mixé avec le cul dans un aquarium).
Mais tout ça avec nuance et lucidité, attention. Prenez le son par exemple : la lourdeur du machin (quand je dis "lourdeur" c'est positif hein) est digne des derniers SEPTICFLESH ou NOVEMBERS DOOM, sans pour autant sonner trop hollywoodien et surproduit. Les orchestrations sont du même ordre : distinctes et limpides, et pourtant, elles ont ce petit charme à l'ancienne, une résonance plaintive qui évoque un peu les claviers des vieux DESTINITY (c'est frappant sur les pistes 2 et 3).
Le tout, donc, au service d'un DOOM dans les règles de l'art, qui prend bien son temps pour mieux nous surprendre sur les quelques accélérations du CD ("Sombre Dreams"), qui semble embourbé dans ses riffs au point de ne plus pouvoir en sortir ("A Winter's Tale"). Parfois un peu trop, je l'avoue (j'aurais bien coupé une petite dizaine de minutes pour rendre le truc plus digeste). Mais c'est tellement bien fait qu'on pardonne. Le disque s'écoute d'un bloc, on se laisse embarquer dans leur délire sans protester, la traversée est douce et enveloppante. Bref, de la bonne came.