Les seuls vrais points négatifs de cet album qui fêtera bientôt ses 20 ans sont sa production minimaliste (bon, j'exagère, c'est pas St Anger non plus) et sa courte durée, Megadeth faisant dans le très bon mais très court à l'époque. Avec les récentes rééditions du catalogue Megadeth, le premier problème est probablement réglé et on peut apprécier les tueries de cet album à leur juste valeur. "Black Friday" avec sa rythmique saturée et barbare reste pour moi l'archétype du titre Thrash qui dechire et "Good Mourning" prouve que Mustaine savait déjà faire monter tranquillement la sauce.
L'ambiance de titres comme "The Conjuring" et "Bad Omen" est extrêmement bien travaillée, un peu comme sur le titre "Looking Down The Cross" de l'album précédent. Les paroles sont ésotériques à souhait, faisant presque passer Slayer pour les frères Grimm et vaudront à l'album d'être estampillé "Parental Advisory/Explicit Lyrics" à l'époque... Ce que le leader rouquin, revanchard, n'hésitera pas à ridiculiser sur l'excellent titre "Hook In Mouth" de l'album suivant. Bien sûr, "Peace Sells" reste la chanson phare du groupe et la video qui l'accompagnait vaut tout autant le détour (ne serait-ce que pour la description stéréotypée du jeune metalleux rebelle portant un T-Shirt Slayer et envoyant chier son père au milieu de la chanson). Bref, rien à jeter sur cet album, à part peut être la reprise bizarre de "I ain't Superstitious" qui prouve à qui voudrait bien encore en douter que Mustaine & Co. abusaient vraiment des drogues en 1986.