Dans l'ensemble, je suis d'accord avec la chronique de Mox. Pour la première fois, NILE me déçoit, et ce n'est pas très agréable, car je positionne ce groupe, personnellement, dans la sphère d'élite du Death. Ici, je me suis littéralement ennuyé lors de ma première écoute, chercheant désespérément quelque chose d'excitant auquel me raccrocher dans ce fatras de mélodies déjà entendues et d'ambiances développant de maigres filets mystiques, là où le groupe s'arrangeait jadis pour doter sa musique d'une dimension visuelle assez étudiée.
Alors certes, ça bastonne dûr, et la maîtrise technique est impressionnante (contrairement à Mox, mon coeur de batteur préfère le jeu de Kollias, plus carré et assuré que celui de Lauréano qui, tout monstre qu'il soit, donnait parfois une curieuse impression de confusion). Mais la frontière entre technicité et la démonstration est régulièrement franchie, amenuise finalement ce pourquoi NILE m'a toujours semblé différent des autres combos Death, puisant là sa spécificité : sa faculté à nous faire voyager au coeur même des sombres limbes égyptiennes, sans squatter Arte ou compulser les catalogues de voyage organisé. Là, on a droit à du Death énorme, brutal, super bien foutu et excellement produit, avec un assaisonnement de riffs à l'oriental, mais la magie n'y est pas pour moi... et sans elle, NILE perd de sa superbe. Alors cerets, "Annihilation Of The Wicked" reste un bon album de Death qui ne laisse planer aucun doute sur l'identité de son géniteur - un point notable -, mais je le trouve moins inspiré que ce à quoi je m'attendais. A rester enfermé dans un cadre finalement assez étriqué, il laisse ainsi plus aisément percer certaines de ses limites... L'attente de son successeur n'en sera que plus conséquente chez moi !
