Bisous sur le bec au Canard pour la chronique de HIRAX.
Il est dans la vie des coïncidences dont même Claude Lelouch n'a pas idée, c'est dingue. L'autre jour, alors que je compulsais Rock Hard (un autre canard que vous), paf, sur quoi tombe-je ? Sur la chronique d'un disque de HIRAX (et alors je me dis "tiens ! Ah ouais... HIRAX" genre, "je les avais oubliés ces zozos-là !"). Un peu plus tard, me voilà ici-même, et re-paf, re-chro de HIRAX, et même pas du même disque ! (et là je me dis "OK, j'ai compris, il s'agit d'un complot !"). 20 ans sans entendre parler de HIRAX, et soudain 2 chros à la suite. Limite cheulou.
HIRAX c'est un groupe qui était apparu sur une des compils Metal Massacre, ce qui fait toujours bien sur un CV ("Hit The Lights" et tout et tout...), sauf qu'on oublie souvent que ces compils étaient l'œuvre du boss de Metal Blade qui a largement profité de la renommée de la série pour y caser les groupes qu'il signait, et qui étaient loin d'être tous bons.
Je ne souviens pas de grand chose à propos de HIRAX, que j'avais un peu zappé à l'époque, croyant, du reste, après avoir lu un article qui l'associait à CROSSFIRE, que c'était un groupe belge (je dis ça sans aucun a priori, j'aime bien CYCLONE) Alors que non, j'ai appris il n'y a pas si longtemps que c'était un groupe de la Bay Area, des potes à EXODUS, même. Paul Baloff a d'ailleurs fait une pige chez eux après le départ momentané de De La Pena, parti de son côté fonder un groupe sans lendemain avec Ron McGovney. Bonjour la consanguinité chez les Thrashers.
Bon, à part ça, je suis d'accord sur tout. Avec "Raging Violence", on est clairement sur une pente sablonneuse. Méfions-nous tout de même : à trop traîner dans les eaux saumâtres du Chiotte Metal, on va finir par s'obliger à réécouter l'album de MORSÜRE (mais siiii, MORSÜRE, souvenez-vous, le premier groupe de Speed Français...) et là, on va beaucoup moins rigoler.
Le premier album de HIRAX c'est du Speed Metal sympa mais très laid, avec des musiciens qui jouent assez vite et assez bien, mais jamais ensemble, comme si chacun avait enregistré sa partie en se foutant complètement de ce que faisait le voisin, style "impro live en studio" et en plus avec des Boules Quiès : Batterie à donf' jusqu'à l'apoplexie (qui survient en général avant les trois minutes : c'est pas bon mais ça a le mérite d'être court !), basse en roue libre qui décide de la jouer perso aux moments les plus inopportuns, guitares qui riffent dans le vide, le tout étant dominé par un chanteur évoluant dans un registre mélodique assez rare pour le genre (entre FORBIDDEN et OVERKILL, pour situer) mais d'autant plus absurde qu'il n'y a pas le moindre embryon de mélodie à défendre là-dedans, à part peut-être effectivement sur "Destroy", qui n'en reste pas moins purement infâme avec ses "Woh ho ho" énervants, ou encore sur "Bombs Of Death" qui m'a toujours eu l'air plus structuré que le reste.
Je sauverais pour ma part le morceau éponyme, auquel la pifométrie interprétatoire de cette fine équipe de zouaves finit par donner un style marrant, effectivement dans le genre OVERKILL bordelo de "Evil Never Dies".
2 étoiles car l'écoute n'est pas tant une épreuve que ça, c'est même parfois sympatoche, mais pas 3 étoiles car c'est objectivement quand même un peu de la crotte, qui plus est dans un style de Thrash façon première époque (dite période Speed, dite période "Métallise Ton Fion") qui a beaucoup moins bien vieilli, je trouve, que le vrai Thrash (période "Chevauche l'Eclair et Règne dans le Sang") et également moins bien que le post Thrash intello (période "Delta du Mékong").
Et voilà, encore un commentaire de trois kilomètres pour dire que dalle...